jeudi 1 octobre 2015

In her shoes (2005)





Curtis Hanson est surtout connu pour sa très belle adaptation de "L.A Confidential" (qui reçut la bénédiction de James Ellroy himself, c'est dire) et pour "8 Mile", qui mit le rappeur Eminem en vedette. C'est oublier qu'il a aussi réalisé "La main sur le berceau", un honnête thriller ou, plus récemment "In her shoes", qui a régulièrement les honneurs de la TNT. Ce dernier film n'avait pas rencontré beaucoup de succès lors de sa sortie en France, malgré la présence à l'écran de Cameron Diaz, de Toni Collette et de la grande Shirley McLaine.

Maggie et Rose sont sœurs, mais tout semble les opposer. Dyslexique et persuadé d'être idiote, Maggie utilise son physique de rêve pour attirer les hommes. Rose est un bourreau de travail et s'est convaincue que sa vie amoureuse serait une catastrophe. Elle se réfugie dans sa collection de paires de chaussures. Une pointure identique, voilà tout ce qui unit Maggie et Rose, semble-t-il. Après un énième conflit, les deux soeurs vont finalement devoir se rapprocher et apprendre à s'aimer.

Les films se penchant sur le thème de la sororité ne sont pas aussi nombreux que ceux qui traitent de la fraternité. Pourtant, les rapports qu'entretiennent les sœurs méritent autant, si ce n'est plus, d'intérêt que ceux des frères. Les deux héroïnes de "In her shoes", en tout cas, forcent le respect, si ce n'est l'attachement. Parfois agaçantes, l'une par son irresponsabilité, l'autre par sa rigueur, Maggie et Rose emportent finalement l'adhésion du spectateur. La mise en scène de Curtis Hanson, toute en hommage à ses actrices, est élégante et souvent adroite. 

Une fois encore, c'est sa distribution qui est le plus bel atout de "In her shoes". Qu'il s'agisse de Cameron Diaz, de Toni Collette ou de Shirley McLaine, les femmes illuminent ce film qui est presque un hommage au sexe qu'on dit faible. Dans le rôle de la frivole Maggie, Cameron Diaz prouve qu'elle n'est pas qu'un superbe physique et joue malicieusement de sa plastique, tout en insufflant de l'âme à son personnage. Face à elle, Toni Collette démontre qu'elle n'est pas condamnée à des rôles parfois ingrats et prouve son indéniable charme. Enfin, Shirley McLaine, toujours aussi merveilleuse, achèvera de mettre tout le monde d'accord : celle qui fut Irma la douce n'a rien perdu de son talent. 

Évitant habilement les pièges contenus dans le pitch de départ, et aidé par un scénario plus futé qu'il n'en a l'air, Curtis Hanson montre qu'il est plus qu'un honnête faiseur et livre un film qui mérite le déplacement. Mal vendu (la tagline de l'affiche laissait présager le pire), cette comédie qui n'en est pas une vaut pour ses actrices et la façon dont elles sont mises en valeur.


10 commentaires:

  1. Petit méssage qui n'a rien à voir avec la chronique pour t'annoncer officiellement l'ouverture de mon nouveau blog : http://filmsandseries.canalblog.com/

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  2. J'ai revu ce film et je l'apprécie beaucoup, un peu trop long mais mal vendu comme tu le dis, l'écriture est assez fine, la réalisation tout à fait correcte sans être justement trop girly, l'ensemble est frais et touchant et les personnages très attachants.

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    1. Ravi que mon billet trouve écho chez toi, Tina :)

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  3. Le problème c'est que Cameron Diaz m'horripile donc je ne pense pas que je me laisserais tenter.

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    1. Effectivement, si tu ne la supportes pas, ça va être difficile...quoiqu'ici, elle montre une autre facette que celle à laquelle elle nous a habitué.

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  4. Ah ça, pour être mal vendu, le film est mal vendu ! Je suis passé plusieurs fois à côté sans regarder simplement le pitch, échaudé par une affiche très bateau à mes yeux. Pourtant, ta chronique pourrait m'inciter à lui accorder enfin un regard à l'occasion.

    Merci Laurent... et bon week-end ! :)

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    1. C'est vraiment parce que je suis tombé dessus par hasard...et le hasard n'a pas trop mal fait les choses, comme tu l'as lu....
      Merci de ta fidélité, Martin :)

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  5. Comme Martin, je me méfie toujours de ces films aux arguments de sitcom, qui affichent Cameron Diaz ou Jennifer Aniston au générique, et qui deux fois sur trois sont très largement oubliables. Heureusement que tu es là pour leur sauver la mise.

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    1. J'ai tendance à être indulgent avec ce film, plus profond qu'il n'en a l'air (ou, plus exactement, que l'air qu'on a bien voulu lui donner). Merci d'être passé dans le coin ;-)

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