La publication de cet article était programmée de longue date, été oblige.
En ces jours dramatiques, mes pensées vont naturellement aux victimes de l'odieux attentat de Nice.
Peace.
1962. Alors que les Etats-Unis tremblent (et le monde avec eux) devant la menace nucléaire brandie à Cuba par les Russes, à Key West, petite bourgade de Floride, c'est la future projection de "Mant !", le dernier film de Lawrence Woosley qui fait des vagues.
Entre les amateurs de cinéma fantastique et des folies créatrices du réalisateur, et ses détracteurs, le débat prend des tours parfois violents.
Encore une fois, comme dans "Gremlins" ou le récent "Burying the ex", Joe Dante s'attarde sur le sort de héros marginaux, de ceux qui ne sont pas dans l'équipe de football du lycée, mais s'intéressent au fantastique. Son héros, Gene Loomis, dont le père, militaire, est en première ligne d'une guerre atomique annoncée, a sans doute beaucoup en commun avec le jeune homme que fut Joe Dante. De même, le Woosley, sorte de Hitchcock de la série B s'inspire des mentors du réalisateurs (William Castle en tête). Mais cet hommage au cinéma en général et au cinéma fantastique en particulier n'est pas qu'un alignement de clins d’œil et de révérences respectueuses. C'est aussi un film digne de ce nom (c'est-à-dire que Dante narre une histoire sans prendre ses spectateurs pour des imbéciles, et qu'il le fait avec un véritable talent) qui se paie le luxe de contenir pas mal de trouvailles intelligentes.
Utilisant la reconstitution et la mise en abyme, c'est d'une époque pas si éloignée que Dante parle, avec "Panic sur Florida Beach" (qui pourrait postuler au prix du titre le plus mal traduit, ou peu s'en faut). L'atmosphère de l'année 1962, où peurs de l'atome et du communisme se mêlaient dans les esprits, est remarquablement mis en scène. Joe Dante livre ici l'un de ses plus jolis films, entre frissons et émotions, et en profite au passage pour égratigner la bien-pensance hypocrite des années 60, et célébrer avec malice le cinéma fantastique, qui sut parler avec tant d'intelligence des périls de cet époque.
On saluera également la prestation des jeunes acteurs et celle, impériale, de John Goodman (qui fut rarement aussi bon), en maître du cinéma de genre, inventeur de procédés pas si éloignés de ce qu'on nous vend aujourd'hui comme des innovations majeures. Par contre, une nouvelle fois, il reste à déplorer la VF, assez médiocre et, surtout, le titre français, qui traduit "Matinee" en "Panic à Florida Beach" (ce qui, en plus de ne ressembler à rien, écorche la langue française). Qu'un film aussi pertinent ait connu pareil sort
Messieurs les distributeurs, vous devriez avoir honte.
Une merveille aux thématiques délirantes :-)
RépondreSupprimerFan & nostalgique à la fois.
Absolument d'accord, Ronnie. Merci de ton passage, l'ami.
SupprimerContent de lire que le film t'a plu, Laurent. Je ne me souviens plus vraiment de comment je l'ai découvert, mais je l'avais beaucoup aimé aussi.
RépondreSupprimerLes grands esprits se rencontrent, ami Martin. Content de partager cette appréciation avec toi :)
SupprimerUn magnifique hommage à William Castle et Jack Arnold et où Joe Dante évoque son propre vécu. Longtemps invisible en France il a réussi à se tailler une sacrée réputation depuis le br de Carlotta. Tant mieux d'autant qu'il s'agit du meilleur rôle de John Goodman à mon sens.
RépondreSupprimerA mes yeux, l'un des meilleurs films de Joe Dante (et de John Goodman) : à (re)découvrir d'urgence !
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