Il n'est pas une semaine (ou peu s'en faut), sans que les Etats-Unis ne soient le théâtre d'une fusillade meurtrière. Fondé avec une Bible et un fusil, ce grand pays voue un culte aux armes à feu et le cinéma américain a régulièrement pointé cette adulation, avec ou sans un regard critique. La réalisatrice Kathryn Bigelow, auréolée pour son "Démineurs" ou "Zero dark thirty" a très tôt dans sa carrière utilisé le thème de cette violence armée. Son deuxième long métrage, "Blue Steel" n'avait à l'époque pas rencontré le même succès que ses derniers opus, mais avait eu le mérite d'affirmer sa "patte" de réalisatrice.
Megan Turner a toujours rêvé de travailler dans la police new-yorkaise, malgré l'opposition de son père. Idéaliste, la jeune femme espère faire régner la loi et défendre la justice. Lors de sa première ronde, hélas, Megan doit intervenir et abat un braqueur.
Dans la confusion, elle ne se rend pas compte que l'arme du malfaiteur a été dérobée par l'un des témoins. Peu après, celui qui a mis la main sur le revolver, fasciné par cet objet de mort, se met à tuer.
L'Amérique est depuis sa création fascinée par les armes. Objet d'admiration, voire de culte, l'arme est presque un personnage à part entière du film. Objet maléfique qui change son possesseur en meurtrier sans scrupule, le revolver en question aurait pu servir d'axe à une réflexion toujours d'actualité. Mais le fait est que "Blue Steel" accuse fortement le poids des années, dans sa forme comme dans son fond. L'esthétique du film, et notamment l'utilisation abusive du ralenti, trahit son âge (et je ne parle même pas de sa bande originale) mais on note déjà la "patte" de sa réalisatrice, notamment dans l'utilisation des éclairages.
C'est également sur le fond que "Blue Steel" pêche. Choisissant de mettre en parallèle le destin de la policière et du tueur (un homme au-dessus de tout soupçon, puisque trader !) et allant même jusqu'à les faire se croiser, s'aimer, puis se haïr, le scénario en prend un grand coup dans la crédibilité et ce, très rapidement. Dès lors, le meurtrier étant connu du spectateur comme des protagonistes principaux, la chasse à l'homme prend un autre tour, où les limiers commettent d'énormes bourdes, comme pour laisser à leur proie le temps de leur échapper, au moins pour faire durer suffisamment la film.
C'est également sur le fond que "Blue Steel" pêche. Choisissant de mettre en parallèle le destin de la policière et du tueur (un homme au-dessus de tout soupçon, puisque trader !) et allant même jusqu'à les faire se croiser, s'aimer, puis se haïr, le scénario en prend un grand coup dans la crédibilité et ce, très rapidement. Dès lors, le meurtrier étant connu du spectateur comme des protagonistes principaux, la chasse à l'homme prend un autre tour, où les limiers commettent d'énormes bourdes, comme pour laisser à leur proie le temps de leur échapper, au moins pour faire durer suffisamment la film.
Heureusement, il y a les acteurs, pour contrebalancer tout cela. L'impeccable Jamie Lee Curtis, dans un rôle pourtant loin d'être évident, s'en sort avec les honneurs. Face à elle, on appréciera la prestation du grand Clancy Brow (pour une fois dans un rôle de "gentil"), tandis que le regretté Ron Silver livre une prestation trop souvent caricaturale pour être crédible.
Alors, oui, "Blue Steel" a vieilli et porte de nombreux défauts, en partie liés à sa forme, et dont certains sont à la limite du rédhibitoire. Cependant, on pourra se consoler en y entrevoyant quelques-uns des thèmes et des tics de sa réalisatrice, des années avant qu'elle n'accède à la gloire.
Un film policier plutôt cool et fun, pas novateur mais ça se regarde. Le méchant est horriblement mauvais et on ne croit absolument pas à un tueur en voyant Ron Silver. De la même réalisatrice, on préfèra davantage Point Break.
RépondreSupprimerJ'avoue un petit faible pour le mal-aimé "Strange Days", même si "Point Break" a marqué (à juste titre) les esprits.
SupprimerJe parlais plus en comparaison de film policier/action. Sinon oui Strange days me paraît bien supérieur.
SupprimerEffectivement, si l'on reste dans le registre "thriller", "Point Break" l'emporte.
SupprimerJe suis davantage "Point Break", et même plus encore "Near Dark", mais j'avoue avoir gardé un bon souvenir de "Blue steel". Ceci dit, je n'ai pas reposé les yeux dessus depuis au bas mot deux décennies.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé qu'il avait plutôt mal vieilli, comparé à "Point Break", par exemple.
SupprimerMerci du passage, Prince :)
Je ne connaissais pas du tout et aimant ces autres films je pense que ma curiosité me poussera au visionnage de celui ci malgré ces défauts.
RépondreSupprimerMerci pour la découverte.
J'espère qu'il te plaira, Laura...et que tu nous concocteras un joli billet à son sujet.
SupprimerMerci de ta fidélité à ces colonnes :)