C'est un fait : les films d'animation venus du Japon, lorsqu'ils ne sont pas ceux du grand studio Ghibli, ont peu de visibilité dans l'Hexagone. Combien de salles ont projeté, par exemple, "Miss Hokusai" ou "La traversée du temps" ? Si l'immense qualité des œuvres produites par Ghibli n'est plus à prouver, elles semblent faire de l'ombre aux autres dessins animés et, hormis un public d'initiés à l'affût de la moindre sortie venue du pays du soleil levant, peu nombreux sont ceux qui ont le bonheur de découvrir un "Les enfants loups, Ame et Yuki", par exemple. A l'instar de ce dernier, "Le garçon et la bête", sorti l'an dernier, n'a attiré que peu de spectateurs français, malgré un beau succès mondial.
Ren, neuf ans, vient de perdre sa mère avec qui il vivait depuis le divorce de ses parents. Refusant d'être recueilli par les tuteurs désignés, le garçon s'enfuit dans Tokyo, empli de haine pour tous ceux qui l'entourent. Seul, perdu, désemparé, il est remarqué par deux étranges voyageurs capuchonnés, n'ayant rien d'humain, en recherche d'un disciple. Basculant dans un monde où vivent des animaux anthropomorphiques, réincarnations de divinités, Ren va devenir Kyûta, seul humain parmi les bêtes. Il n'en oubliera pas pour autant le monde des hommes.
Une évidence s'impose, dès le début du visionnage du "Garçon et la bête" : graphiquement, ce film d'animation est sublime, tout simplement. Mais, au-delà de la simple beauté des images, la réalisation est tout aussi remarquable. Le studio Chizu (retenez ce nom), fondé par Mamoru Hosoda, réalisateur de cet anime, donne ici la preuve flagrante qu'il faut compter avec d'autres acteurs du domaine. Sur le fond comme sur la forme, "Le garçon et la bête" est une réussite.
Mamoru Hosoda, en s'emparant de cette histoire d'apprentissage et de dualité, fait preuve d'un talent dont nombre de réalisateurs (et pas seulement de ceux qui officient dans l'animation). Quelques séquences de toute beauté marqueront les rétines des amateurs, et pas seulement parce qu'elles sont belles au regard, mais témoignent aussi d'un véritable talent de mise en scène. Quand tout cela est mis au service d'une histoire qui mêle habilement fantasy et voyage initiatique, on ne peut que se réjouir de la réussite de l'ensemble.
Mamoru Hosoda, en s'emparant de cette histoire d'apprentissage et de dualité, fait preuve d'un talent dont nombre de réalisateurs (et pas seulement de ceux qui officient dans l'animation). Quelques séquences de toute beauté marqueront les rétines des amateurs, et pas seulement parce qu'elles sont belles au regard, mais témoignent aussi d'un véritable talent de mise en scène. Quand tout cela est mis au service d'une histoire qui mêle habilement fantasy et voyage initiatique, on ne peut que se réjouir de la réussite de l'ensemble.
On pourra reprocher au film quelques longueurs (notamment dans sa dernière partie), quelques plans pas totalement parfaits (souffrant de leur proximité avec des séquences touchant au sublime) et des répétitions (essentiellement dans les rapports entre Kyûta et Kumatetsu). Quitte à le raccourcir d'un bon quart d'heure, Mamoru Hosoda aurait sans doute rendu "Le garçon et la bête" plus efficace.
Triomphe partout ou presque (ce fut le deuxième plus gros succès de 2015 au Japon), "Le garçon et la bête" aurait indéniablement mérité une plus grande visibilité en France. Malgré ses quelques défauts (tous mineurs), ce film d'animation avait tout pour mériter une sortie digne de ce nom.
Un de mes grands coups de coeur de 2016. Un film superbe où Mamoru Hosoda acroît son style (le traveling latéral comme le plan subjectif toujours aussi majestueux). Un superbe film sur la famille confirmant toujours un peu plus la grandeur d'Hosoda. Une carrière déjà riche.
RépondreSupprimerOn est d'accord, c'est un grand film...qui aurait donc mérité plus de visibilité dans les salles françaises.
SupprimerJ'ai eu la chance de le voir au cinéma, mais il était très mal diffusé. 1 à 2 séances par jour et à des horraires différentes. Pour une première semaine ce n'était pas digne. Sans compter que Gaumont a beau avoir augmenté le nombre de copies par rapport aux autres films d'Hosoda (distribués par Kaze), le manque de communication autour du film comme son report (il devait sortir fin 2015 il me semble) n'ont pas aidé du tout. C'est bien beau le nombre de copies, mais quand quasiment personne n'en parle, ça sert à rien.
SupprimerIl y a encore beaucoup à faire en matière de distribution, même si je reconnais qu'il y a eu beaucoup de progrès, ces dernières années...
SupprimerIl y a des changements et beaucoup de cinémas d'arts et essai essayent de promouvoir ce cinéma. Je le vois par chez moi à la Scala ou le Caméo, mais c'est une petite audience. Quand j'ai vu ce film au cinéma, il était dans la quatrième salle, la plus petite alors que le film mériterait un plus grand écran.
SupprimerTout pareil dans mon coin...quel dommage !
SupprimerJe partage la même admiration pour ce film, un titre que je place parmi mes favoris de cette année. Je déplore comme toi le manque de visibilité de ces œuvres qui valent autant que les productions Ghibli. Certes il aura fallu à Miyazaki quelques temps avant de pouvoir faire reconnaître son art aux yeux du public occidental et de la critique (un Lion d'or à Venise, ça aide tout de même). Hosoda, dont l'œuvre très cohérente ne fait que gagner en qualité et en intensité mérite désormais le même respect que les meilleurs émules des studios au Totoro.
RépondreSupprimerGageons que l'avenir te donnera raison...mais sans trop tarder !
SupprimerJe me sens un peu honteuse car je suis tout a fait le genre de public qui ne connait que principalement les oeuvres du studio Ghibli !
RépondreSupprimerMais à l'occasion je regarderai ce film, tu m'as convaincue !!
Connaître les (belles) oeuvres du studio Ghibli, c'est déjà une immense qualité, Laura :)
SupprimerMerci de ton passage...
Une perle ce film d'animation. Cela reste, pour le moment, mon coup de cœur de cette année.
RépondreSupprimerAh, je reconnais là un homme de goût :)
SupprimerMerci de ta fidélité à ce blog, 2flicsamiami