dimanche 9 décembre 2018

Alpha (2018)


Les films traitant de la préhistoire, époque où ceux-qui-marchent debout affrontaient des âges farouches, sont rares. On se souvient du très réussi (mais un peu daté) "La Guerre du feu", restant la référence en la matière, ou du moins bon "Ao, le dernier Neanderthal", par exemple. Mais, souvent, la préhistoire sont rares et pour la plupart, ne sont qu'un prétexte (on reparle de "10 000" ?). En nous proposant "Alpha", Albert Hughes, jusque là travaillant de concert avec son frère (on se souvient de"From Hell" ) nous conta une histoire se déroulant il y a 20 000 ans.

Parce qu'il a atteint l'âge d'homme, Keda, fils du chef de son clan, accompagne les hommes pour la chasse qui nourrira sa tribu. Le périple jusqu'au troupeau est périlleux et l'affrontement ne l'est pas moins. 
Encore frêle, le jeune garçon est laissé pour mort et ne survit que par miracle. Il devra traverser de nombreuses épreuves pour retrouver les siens mais, surtout, il devra aussi se faire un allié inattendu. 

Que j'avais envie d'aimer ce film, qui explore une époque trop rare et propose de magnifiques paysages ! C'est avec une vraie indulgence (plus encore que d'habitude) que j'ai commencé le visionnage, en mettant de côté ma suspension d'incrédulité. Bref, j'avais envie d'y croire. 
Mais, très vite, la dite suspension a repointé le bout de son nez, pointant quelques incohérences et le manque de moyens évidents du long métrage. Visiblement, Albert Hughes est plus doué pour les prises de vue que pour raconter une histoire. Si ça se trouve, c'est son frère Allen qui a hérité de ce don. 

On peut évoquer les décors, assez remarquables et plutôt bien filmés, et faire en sorte d'occulter les quelques défauts inhérents à un budget peut-être limité (quoique je doute de cet argument), mais le défaut majeur de "Alpha" est ailleurs : il est difficile de croire à cette histoire, et encore plus difficile d'imaginer que son équipe y croie. Sans révéler quoi que ce soit à l'intrigue du film, la façon dont Keda survit relève du deus ex machina et la facilité avec laquelle il passe du frêle adolescent au survivant endurci laisse rêveur. Arrivé à une vingtaine de minutes dans le film, la suspension d'incrédulité dont je faisais mention plus haut a définitivement pris la fuite en pleurant. 

Assez étonnamment, nombre de critiques soulignent la réussite de ce film d'aventure paléolithique, pointant plus ses effets spéciaux envahissants et pas toujours réussis, comme si la forme comptait désormais plus que le fond. En ce qui me concerne, c'est surtout les énormes trous et incohérences du scénario qui m'ont fait très vite sortir de l'histoire. Ces défauts, majeurs à mes yeux, occultent les quelques réussites (essentiellement esthétiques) du film. 





6 commentaires:

  1. Une bonne surprise. Mal vendu, le film n'en reste pas moins bien moins con que 10000, avec qui il fut souvent affilié durant la promotion. Sauf qu'ici les hommes ont déjà la parole et certaines croyances, mais pas de là à en faire des religions envahissantes, ni à passer pour des esclaves. Soit autant de débilités pénibles dont était garnies la bouse d'Emmerich. Puis visuellement on n'a pas à se plaindre, certains plans étant parmi les plus beaux de l'année. Tout n'est pas parfait, à l'image de l'acteur principal qui manque de charisme, mais c'est un bon film.

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    1. Si on le compare à "10 000", évidemment, cet "Alpha" remporte le duel. Mais, cependant, et malgré de très belles images, il comporte pas mal de défauts qui m'ont fait tiquer.

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  2. J'hésitais à le télécharger, donc pour le coup j'hésite plus, je zappe. ;-)

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    1. Voilà que j'ai évité un téléchargement ! On aura tout vu ;)
      Blague à part, tu peux passer ton chemin, Ronnie. Ce n'est pas encore cette fois qu'un film fera honneur à la préhistoire.

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  3. Hello Laurent. Je comprends ton ressenti, mais, au cinéma, je me suis laissé emporter. J'ai trouvé que le film était relativement modeste. D'autres, plus réussis mais un peu bulldozers, me conviennent moins.

    Disons que j'ai eu envie d'y croire...

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    1. Il est vrai qu'il n'est pas aussi prétentieux que d'autres, cet "Alpha", mais il n'a pas réussi à me faire croire en son histoire, et ça, c'est rédhibitoire, pour moi.
      Mais je suis content qu'il ait pu t'emporter, Martin :)

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