Le coup du triangle amoureux est plus qu'un classique : usé jusqu'à la corde, ce ressort a alimenté tant d’œuvres (cinématographiques ou non) qu'on peine à croire qu'il puisse encore être utilisé. Pourtant, c'est dans ce registre que Catherine Castel, pour son deuxième film après "48 heures par jour", a réalisé "Belle comme la femme d'un autre". Mal reçu par la critique, échec commercial, ce film qui mettait pourtant en scène un joli trio d'acteurs méritait-il la volée de bois vert qui l'accueillit ?
Avant d'épouser Gabriel qu'elle aime de tout son cœur, Clémence veut être sûre de son choix. C'est pourquoi elle fait appel aux services d'Agathe, tentatrice professionnelle chargée de séduire le futur époux. Dans un cadre paradisiaque, et alors qu'il doit négocier un gros contrat, Gabriel tombe rapidement sous le charme de la belle Agathe, tandis que Clémence déboule, regrettant d'avoir douté de celui qu'elle aime.
Avec "Belle comme la femme d'un autre", on pourrait, au décor près (quoique), se croire au théâtre de boulevard. Les protagonistes se mentent, se croisent, s'évitent et font de leur mieux (quoique) pour gérer des situations qui leur échappent. Malgré son décor somptueux, ce film reste un vaudeville poussif et souvent pataud, auquel il ne manque finalement que les portes qui claquent et les "Ciel ! Mon mari !".
Rien de neuf sous le soleil, donc, dans ce "Belle comme la femme d'un autre", qui louche un peu sur le postulat de base de "L'arnacoeur" (avec son agence chargé de tester les maris peu fiables), mais s'avère finalement beaucoup moins réussi (c'est dire !).
On pourra se réfugier dans l'interprétation et tenter de partager le plaisir des acteurs à incarner ces personnages. Je ne suis pas perdu qu'il y ait là matière à consolation. Olivier Marchal, en ours empêtré dans ses affaires de cœur et son business, semble bien mal à l'aise. Zabou Breitman, en épouse suspicieuse, n'est pas crédible du tout et j'ai tendance à incriminer une direction d'acteurs absente ou presque. Heureusement, il y a la sublime Audrey Fleurot (oui, je suis faible), qui magnétise l'écran dans chacune de ses scènes et fait oublier la faiblesse du film.
Ce n'est certes pas suffisant pour sauver "Belle comme la femme d'un autre", dont l'insuccès s'explique dès les premières scènes visionnées. Certains échecs sont parfois justifiés.
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