dimanche 17 novembre 2019

Quand on crie au loup (2019)




L'histoire de l'enfant qui criait au loup est un joli conte et, à lire le titre du deuxième film de Marilou Berry (après "Joséphine s'arrondit"), on pouvait espérer une bonne surprise. En voyant l'affiche du film, il y avait, certes, de quoi être refroidi, tant s'annonçait une comédie familiale pas forcément finaude. Mais, n'écoutant que mon devoir et continuant de croire que, tel l'habit ne faisant pas le moine, l'affiche pouvait cacher un chouette film, j'ai visionné pour vous "Quand on crie au loup" (qui, avec 35 000 entrées, avait pris une sévère déculottée lors de sa sortie).


Victor vit avec son grand-père, gardien d'immeuble, depuis la mort de ses parents, et a l'imagination fertile. Plus d'une fois, les pompiers ou les policiers se sont déplacés parce qu'il était persuadé d'avoir vu un voleur ou un début d'incendie. Mais, à force de crier au loup, plus personne ne le croit et, quand de vrais braqueurs se réfugient dans l'immeuble, il est seul pour les affronter. 


Se référant, pour ses influences, aux classiques que sont devenus des films comme "Les Goonies", "ET" ou "Big" (oui, carrément), Marilou Berry louche plutôt du côté de "Maman j'ai raté l'avion". Comptant sans doute capitaliser sur le retour en grâce des eighties (qui, si vous voulez mon avis, n'étaient pas si glorieuses que cela et sont enjolivées par le vernis nostalgique), la réalisatrice choisit donc de cibler un jeune public. Les adultes de l'histoire sont souvent idiots et ne représentent pas de vraies menaces pour les jeunes héros qui sont, eux, rusés et débrouillards. Alors que le cadre familial du héros (pour ne citer qu'un exemple) autorisait un traitement digne de ce nom, aucune vraie gravité ne s'installe jamais. Du coup, on peine à croire aux aventures de Victor, aux prises avec un gang de bras cassés (dont on se demande comment ils ont réussi un braquage).

Ce n'est pas parce qu'un film se destine à un jeune public qu'il doit être idiot. Il ne faut pas prendre les enfants pour des imbéciles, pour le dire autrement. Avec "Quand on crie au loup" et son cortège de personnages auxquels on peine à croire et pour lesquels il est difficile d'avoir de la sympathie, Marilou Berry rate son coup, là où (presque) n'importe quel film de l'époque évoquée réussissait son tour. 

Les quelques instants touchants de "Quand on crie au loup" sont, hélas, torpillés par un scénario au ras des pâquerettes et un traitement bâclé. Ce n'est hélas pas l'interprétation qui sauve le film, tant les acteurs sont prisonniers de leurs personnages, caricaturaux et antipathiques. 

Il existe quantité d'autres comédies dites "familiales", des années 80 et d'autres décennies, plus réussies et méritant le (re)visionnage. "Quand on crie au loup" n'a pas fait forte impression lors de sa sortie et sera vite oublié : c'est tout ce qu'il mérite, hélas. 


4 commentaires:

  1. Je crois n'avoir jamais entendu parler de ce film et, en lisant, je comprends mieux pourquoi.
    Je vais désormais 'employer à le rayer de ma mémoire. :-)

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    1. Ainsi, mon sacrifice n'aura pas été vain.
      Maintenant, Prince, fixe un instant la lumière rouge...et voilà, c'est oublié ! ;-)

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  2. Intrépide Laurent ;-)
    Marilou Berry !! encore une (de +) pseudo actrice destinée à finir un jour ou l'autre sur FR3 en Guest dans Capitaine Marleau, les enquêtes toupourrites du commissaire Laviolette voire meurtre sauvage à Ploumanac'h, la crême quoi .... :-)

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    1. Oui, là, je me suis fait du mal et le regrette. Si, au moins, cela permet que d'autres évitent pareil naufrage, ce visionnage n'aura pas été vain.
      Bonne fin de dimanche, Ronnie !

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