vendredi 3 juillet 2015

Les chemins de la liberté (2010)



Peter Weir, réalisateur du "Cercle des Poètes disparus" et de "The Truman show" n'a pas toujours rencontré le succès auprès du public. J'ai déjà évoqué dans ces colonnes le destin funeste du très beau "Mosquito Coast". Plus près de nous (dans le temps), "Les chemins de la liberté" ("Way back", en version originale), son dernier film en date, n'a pas fait carton plein, loin s'en faut. Malgré un casting qui avait de quoi faire rêver, il faut croire que le public n'a pas été attiré par le récit de l'incroyable évasion de prisonniers du goulag.

1939 : sous les coups conjugués des deux grandes dictatures du vingtième siècle, la Pologne s'effondre. Janusz, dénoncé pour espionnage et trahison, est envoyé, au nom du Parti Communiste, dans un terrible camp de prisonniers.
Dans cet enfer sur terre, il va rencontrer d'autres prisonniers, venus d'horizons différents. Dès que l'occasion se présente, Janusz et ses camarades vont s'évader et entreprendre une marche longue de 6000 km jusqu'à la liberté. Les épreuves qui les attendent vont dépasser leurs pires cauchemars...

Un film de Peter Weir est souvent un voyage, fût-il intérieur. Celui-là ne déroge pas à la règle. Vendu comme un film d'aventures, "Les chemins de la liberté", tiré d'une histoire vraie, est avant tout un parcours humain, fait d'épreuves et de souffrances telles qu'on ne peut qu'admirer ceux qui la vécurent. Respectueusement, magnifiant tant la nature dans sa pire brutalité que les hommes ravagés par la faim, le froid, la soif ou la chaleur, Peter Weir prouve, s'il en était besoin, son immense talent de cinéaste, même s'il livre sans doute ici son oeuvre la moins personnelle.

Du côté de l'interprétation, le prestigieux casting donne le vertige. Qu'il s'agisse de l'immense Ed Harris, d'un Colin Farell tout en tension, du décidément indispensable Mark Strong (dans un rôle bref, mais marquant), de Saoirse Ronan ou de Jim Sturgess, pour ne citer que les plus connus, tous les interprètes sont remarquables.

Le temps de séquences magnifiquement filmées, on admire le travail magnifique du talentueux Peter Weir. Hélas, ces longues expositions de paysages magnifiques et terribles et des toutes aussi terrifiantes souffrances infligées à ces évadés finissent par lasser le spectateur. Le film s'écoule lentement, comme a du se dérouler la fuite de ces pauvres hères, entre marche forcée, coups du sort, et quête de nourriture et d'eau. Faute d'autres rebondissements (mais c'eût été trahir l'histoire de ces malheureux que d'en inventer), ce long parcours fait de douleur peut laisser le public au bord de la route.



13 commentaires:

  1. Le final façon cours d'histoire est un peu pesant, mais le film fonctionne. Après des années de disette (le flop de Master and commander n'a pas aidé du tout, malgré ses qualités indéniables), Peter Weir revient avec un film sur la survie et les prises de risque où la Mort rôde sans cesse autour de ses protagonistes. Beau casting et notamment un beau contre-emploi pour Colin Farrell (vraisemblablement il en est de même pour True Detective).

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    1. Je n'ai pas assez insisté sur le casting de ce film, sans doute son plus bel atout. J'ai hâte de découvrir la prestation de Colin Farrell dans la nouvelle saison de "True Detective" : j'ai de plus en plus d'admiration pour cet acteur...
      Merci du passage, Borat

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    2. Je verrais la saison quand elle sera finie même si j'ai déjà téléchargé les deux premiers épisodes. ;)

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  2. Sans crier au chef-d'oeuvre, j'avais beaucoup aimé ce film vu en salles, bien réalisé, beau esthétiquement, servi par un excellent casting. Le propos est intéressant et l'ensemble m'a beaucoup émue.

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    1. Peter Weir réussit totalement son contrat, en filmant ce voyage en territoire de souffrance. Un film dur, mais beau.
      Merci d'être passée, Tina.

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  3. Il me tente, celui-là. Il faut dire que je suis un fan de Peter Weir confirmé, surtout pour ce genre de film en partie contemplatifs. Et le casting, tout de même, c'est du lourd !

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    1. Je pense qu'il pourrait te plaire, Martin, même si c'est un chemin pavé de douleurs qui attend les personnages. Je lirai ton billet à son sujet avec la plus grande attention...

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  4. Un très beau film, porté par des paysages et des acteurs superbes, mais comme tu le soulignes, l'aspect contemplatif du récit peu laisser certains spectateurs au bord de son chemin.
    Concernant la performance de Farrell sur True Detective, elle est, comme on pouvait s'y attendre, particulièrement fiévreuse.

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    1. C'est un film âpre, qui n'épargne ni ses personnages, ni son spectateur. En cela, il peut être difficile à suivre jusqu'au bout.
      Et, pour Farrell, je vais suivre cette saison, la première ayant été un véritable coup de foudre, en ce qui me concerne.
      Merci de ta fidélité !

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  5. Je suis allée le voir au cinéma et je me souviens avoir beaucoup aimé ce film, notamment pour Colin Farrell, vraiment excellent. Certains passages sont très durs et quelques scènes m'ont particulièrement marquée (notamment dans le désert). Je ne suis pas une contemplative mais la mise en scène est parfaitement maîtrisée et je ne me suis pas ennuyée. Je ne pensais pas que ce film n'avait pas eu beaucoup de succès et ça m'a étonnée de le trouver sur ce blog...
    P.S Qui n'a rien à voir, moi aussi je vais me laisser tenter par True Detective avec Colin Farrell. J'ai abandonné la saison 1 au premier épisode mais je suis tellement curieuse de voir sa prestation...

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    1. Comme quoi, certains films qu'on n'attendait pas ici finissent dans ce blog ;-)
      Un film dur, à mon sens, mais très beau...mais dur.:)

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  6. Un beau et bon film, mais il manque juste d'un peu plus de souffle et d'émotion pour être un grand film.

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    1. Oui, c'est peut-être ce défaut d'émotion, d'âme qui manque à ces "Chemins de la liberté"...bien vu !

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