mercredi 6 avril 2016

Suspect zéro (2004)


Le tueur en série fascine les cinéastes depuis l'invention du septième art, ou peu s'en faut. De "M le maudit" au "Silence des agneaux", en passant par "Se7en", nombreux sont les chefs d'oeuvre s'étant penché sur ce personnage fascinant de monstruosité. Dans l'inventaire des films traitant du serial-killer, il y a également maintes tentatives vaines, voire purement mercantiles, d 'exploiter un juteux filon. Échec injuste ou bide bien mérité ? Le cas de "Suspect Zéro", réalisé par E. Elias Merige mérite qu'on se penche sur lui.

L'enquêteur Thomas MacKelway, du FBI, après une longue traversée du désert, enquête sur des meurtres, a priori sans lien entre eux. Mais lorsqu'un mystérieux message revendique les assassinats, se profile la présence d'un tueur en série, qui chasse lui-même d'autres tueurs en série. MacKelway, accablé par ses démons, et sa collègue Fran, vont remonter la piste, jusqu'à une mystérieuse expérience de vision à distance...


Repéré pour son précédent film, "L'ombre du vampire", E. Elias Merige s'est emparé, pour "Suspect zéro", d'un scénario cherchant preneur depuis plusieurs années à Hollywood. Lorsqu'on découvre l'histoire dont il est question, on comprend mieux pourquoi ce script a mis tant de temps à être choisi pour donner lieu à un film. Tarabiscotée à outrance, ce pseudo-thriller traitant d'un tueur de tueurs laisse le spectateur interloqué : et puis quoi, encore ? La surenchère relative aux motivations du méchant du film semble assez vaine, surtout au regard du résultat.

On serait bien mal inspiré de reprocher son manque de moyens à un film, mais le fait est qu'on a vu de tous petits budgets donner de grandes choses. Cependant, dans le cas de "Suspect zéro", force est de constater que, bien souvent, le manque d'ambition se ressent à l'écran. C'est d'autant plus flagrant que le metteur en scène use et abuse de techniques "clipesques" (notamment d'agaçants passages usant de filtres rouges pour signifier la "présence" du tueur). 

La psychologie des personnages est dessinée à traits épais, voire caricaturaux, sans aucun souci de crédibilité. C'est là un des points (très) faibles du film, le réalisme des protagonistes étant pour beaucoup dans la réussite d'un film de ce genre (les exemples abondent). Endossant des rôles mal fichus, les acteurs ne donnent pas, c'est un euphémisme, le meilleur d'eux-mêmes. Aaron Eckhart n'est guère convaincant en enquêteur torturé et Ben Kingsley en fait des tonnes dans le rôle du tueur plus intelligent que celui qui le pourchasse. Il n'y a guère que la lumineuse Carie-Anne Moss pour sauver l'interprétation de ce médiocre thriller.

Exploitant sans inspiration un thème déjà essoré, "Suspect zéro" n'est pas de ces films qui transcendent un genre pour devenir une oeuvre mémorable. Il est préférable de l'oublier...


2 commentaires:

  1. Dommage... j'adore les films de psychopathes !

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    1. Il y en a bien d'autres qui méritent ton visionnage. Laisse tomber celui-ci, Chonchon !

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