C'est l'ami Martin (dont je ne peux que vous recommander les 1001 bobines) qui m'a incité à écrire un billet sur ce film, une histoire de gens comme les autres. Bien qu'ayant reçu de nombreuses récompenses, ce petit long métrage d'Alix Delaporte est passé sous les radars de nombre de spectateurs. Voici venu le moment d'une séance de rattrapage.
Angèle, jeune femme perdue au parcours chaotique, fragile et sauvage, arrive à Port-en-Bessin, petit port de pêche normand, frappé par la crise. Là, elle croise le chemin de Tony, patron pêcheur bourru, lui aussi écorché par la vie, qui l'embauche à la débarque. Les mains dans le poisson fraîchement tiré de l'eau, Angèle réapprend la vie.
Tous deux s'observent, se cherchent, se jaugent...se trouveront-ils ?
Une histoire simple, ancrée dans la réalité, voire le quotidien, une fois de temps en temps, c'est plus que salutaire. Se souvenir qu'il existe autre chose que la terreur, la haine et la bêtise, en notre bas monde, a bien des vertus, quand s'évader ne suffit plus. Le premier film d'Alix Delaporte, "Angèle et Tony" revendique ce réalisme, si souvent malmené par le cinéma et dont les plus grandes réussites viennent souvent d'outre-Manche.
Filmé à hauteur d'homme (et de femme), "Angèle et Tony" va au plus près de ses protagonistes, quitte à prendre parfois le docte ton du documentaire. Ce parti-pris, souvent malhabile, se révèle dans le cas présent le meilleur choix qui soit. Guidé par la mise en scène, le spectateur observe tout d'abord le petit monde dans lequel il finit par entrer, comprenant lentement les personnages, avant d'irrémédiablement s'attacher à eux.
Deux interprètes magnifiques (ils furent d'ailleurs récompensés par César pour ce film) portent cette histoire : la divine Clotilde Hesme, à la fois enfant fragile et animal sauvage, donne vie et épaisseur à Angèle, tandis que Grégory Gadebois réussit la prouesse d'incarner un Tony à la fois bourru et attachant, sans sombrer dans la caricature. Autour d'eux (qui méritent à eux seuls le visionnage de ce film), gravitent également de nombreux seconds rôles emplis d'humanité.
L'humanité, voilà le moteur principal de ce petit film. Souvent évoquée en vain, rarement ressentie lors d'une projection, elle est là, qui vibre à chaque séquence de "Angèle et Tony". Si vous êtes en quête de cette denrée souvent devenue rare, n’hésitez pas : ce film en regorge.
Hé ! Merci pour le lien, Laurent.
RépondreSupprimerJe savais que nous étions du même avis, mais ça fait toujours plaisir de se voir cité ! Il me semble d'ailleurs tout à fait logique que "Angèle et Tony" ait trouvé une place sur ton blog.
À une prochaine fois !
Bonjour Martin. Il m'a paru naturel de te citer et cela m'a fait plaisir (de même que j'ai pris plaisir à revoir ce petit film)...
SupprimerMerci de ta fidélité, l'ami :)
Magnifique film ! Un des plus beaux films français de cette année 2011
RépondreSupprimerJ'ai également beaucoup aimé, comme tu as pu le lire.
SupprimerMerci de ton passage.
Pas vu mais sur ma liste parce que quelques scènes ont été tournées dans le bled de mes parents ^^
RépondreSupprimerTu nous en diras des nouvelles, alors...
SupprimerMerci de ta fidélité à mes colonnes, Mel.