Vous souvenez-vous de vos années "collège" ? Le cinéma, en tout cas, aime évoquer cette période de la vie où tout se bouscule dans la tête et le corps de ceux qui quittent l'enfance pour devenir des adolescents. Qu'il s'agisse des "Beaux gosses" ou de "Lou ! Journal infime" (deux adaptations de bandes dessinées), c'est souvent sur le ton de la comédie que ces années sont évoquées au grand écran. Récemment, "Jamais contente", d'après une série de romans de Marie Desplechin, a également traité de cette période de la vie. Si on revenait sur ce petit film ?
Elle n'est jamais contente, Aurore. Cette préadolescente qui redouble sa classe de cinquième. Elle n'aime rien ni personne et le monde le lui rend bien, du moins le ressent-elle. Qu'il s'agisse de ses sœurs, de ses parents, des garçons, tout lui paraît adversité. Du coup, elle agresse, elle râle, elle crie et met à mal la patience de tous, à commencer par ses parents, qui la menacent de l'envoyer en pension. Tout cela n'arrange rien : Aurore reste fâchée contre tout et tous.
C'est le portrait d'une jeune fille ayant un pied dans l'enfance et l'autre dans l'adolescence, avec pour horizon un monde adulte pas toujours engageant, que nous propose Emilie Deleuze. En adaptant "Le journal d'Aurore" de Marie Desplechin, la réalisatrice (essentiellement connue pour ses travaux à la télévision) a choisi de tourner à hauteur de ses personnages et de filmer au plus près de leurs émotions. C'était probablement la meilleure option pour le sujet choisi, car le résultat est plutôt réussi. Le spectateur est emporté dans le sillage d'Aurore, petite peste que l'on se prend à finalement apprécier, bien qu'elle ait un talent certain pour se faire détester.
On pourra tiquer sur les quelques défauts du scénario, qui s'égare parfois dans des directions inutiles (comme l'évocation du mariage, par exemple) et pourrait donner l'impression de faire du remplissage. On pourra aussi s'agacer de certaines lourdeurs du même scénario, qui insiste parfois un peu trop sur certains traits de caractères de la petite héroïne, histoire de bien nous faire comprendre comment elle fonctionne (ou revendique d'être). On pourra, enfin, grincer des dents devant quelques situations improbables (comment une fillette de 13 ans se retrouve-t-elle à chanter dans un groupe de rock avec des garçons plus vieux qu'elle ?).
Mais, malgré tous ses défauts, "Jamais contente" emporte l'adhésion, en grande partie grâce ou à cause de son interprète principale. Léna Magnien, dont c'est la première (et pour l'instant unique) apparition à l'écran donne vie avec justesse à Aurore. Bien que ne correspondant pas à l'idée qu'on pouvait se faire d'Aurore, à la lecture du roman, elle s'approprie le rôle et emmène tout le monde avec elle. Épaulée par des seconds rôles bien tenus (coup de chapeau au passage à Catherine Hiegel dans le rôle d'une grand-mère comme on en rêve parfois), c'est surtout à son interprète principale que "Jamais contente" doit son énergie, souvent communicative.
Mais, malgré tous ses défauts, "Jamais contente" emporte l'adhésion, en grande partie grâce ou à cause de son interprète principale. Léna Magnien, dont c'est la première (et pour l'instant unique) apparition à l'écran donne vie avec justesse à Aurore. Bien que ne correspondant pas à l'idée qu'on pouvait se faire d'Aurore, à la lecture du roman, elle s'approprie le rôle et emmène tout le monde avec elle. Épaulée par des seconds rôles bien tenus (coup de chapeau au passage à Catherine Hiegel dans le rôle d'une grand-mère comme on en rêve parfois), c'est surtout à son interprète principale que "Jamais contente" doit son énergie, souvent communicative.
Voilà un petit film qui pourra réjouir pas mal de spectateurs, incluant (une fois n'est pas coutume) les parents et les enfants, sur un sujet commun. A bien des égards, c'est une prouesse.
Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie
"Un film dont un personnage a le même nom / surnom que toi"
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