On ne compte plus les romans de Patricia Highsmith qui furent adaptés au grand écran, avec plus ou moins de bonheur. De "L'inconnu du Nord Express" à "L'ami américain", en passant par "Plein soleil", certains films tirés de ses romans font aujourd'hui figure de classiques. D'autres sont tombés dans l'oubli ou presque. Lorsque Hossein Amini, pour sa première réalisation, s'empara de "The two faces of January", il ne rencontra pas le succès espéré. Porté par un trio d'acteurs qui avait tout pour attirer le public (Viggo Mortensen, Kirsten Dunst et Oscar Isaac), le film passa sous les radars de bon nombre de spectateurs.
1952 : un couple d'Américains, Chester et Colette, visitent l'Europe et se sont arrêtés en Grèce où ils découvrent le Parthénon. Ils attirent l'attention de Rydal, jeune Américain séjournant à Athènes et se proposant d'y être leur guide. Quand Chester est rattrapé par ses malversations financières et qu'il tue accidentellement l'homme chargé de le retrouver, Rydal va se retrouver pris dans un engrenage meurtrier, en étant sous l'emprise de Chester et le charme de Colette
On songe à Hitchcock, à la lecture du pitch de "The two faces of January". Il faut, hélas, constater que la comparaison ne va pas plus loin. Faute de savoir instaurer une véritable tension et d'utiliser habilement les superbes décors offerts par la Grèce, Hossein Amini, déjà repéré pour ses talents de scénariste, démontre qu'on ne s'improvise pas metteur en scène. Filmant son histoire platement, il n'arrive presque jamais à faire décoller son intrigue et à susciter l'intérêt du spectateur. Les mésaventures de Rydal et la relation trouble qu'il entretient avec ses deux "amis" auraient gagné être filmé sur un mode plus fébrile et entraînant. Faute d'énergie communicative, "The two faces of January" manque cruellement d'intensité et a souvent des allures de mauvais téléfilm.
La direction d'acteurs est sans doute l'un des autres grands défauts de ce film : qu'il s'agisse du magnétique Viggo Mortensen (dont le talent n'est plus à démontrer), de Kirsten Dunst ou du très prometteur Oscar Isaac, les interprétes de "The two faces of January" peinent à convaincre, comme s'ils étaient peu persuadés de l'entreprise dans laquelle ils se sont embarqués. C'est d'autant plus regrettable qu'on sait que ces acteurs sont remarquables lorsqu'ils sont bien dirigés et qu'on leur offre une partition digne de leur talent.
Filmé platement, et joué sans conviction, "The two faces of January" est - hélas ! - un thriller où l'on ne frissonne guère et où l'on s'ennuie. C'est d'autant plus dommage qu'on sent, au visionnage, qu'il y a avait là matière à un grand film à suspense, digne de ceux que nous offrit le grand Hitch à son époque. Celui dont l'ombre plane sur "The two faces of January" aurait probablement fait de cette histoire un long métrage mémorable.
Exercice de style interminable & prévisible...
RépondreSupprimerLe Talentueux Mr. Ripley du pauvre. ;-)
Bon w-e Laurent.
Assez laborieux, c'est vrai.
SupprimerBon week-end, ami Ronnie
Bonsoir Laurent, et bien moi, je suis nettement plus positive à propos de ce film dont j'avais aimé l'atmosphère. Viggo Mortensen est impeccable. http://dasola.canalblog.com/archives/2014/06/22/30116707.html Bonne soirée.
RépondreSupprimerBonjour Dasola. Je suis ravi que ce film ait trouvé grâce à tes yeux. Merci de ton passage.
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