samedi 6 août 2016

Je préfère qu'on reste amis... (2005)


Avant "Intouchables" et son phénoménal succès, Eric Toledano et Olivier Nakache avaient déjà mis en scène un duo masculin, pour une comédie traitant du mal d'aimer et d'être aimé. Il s'agissait de leur premier film et il n'augurait encore en rien de ce qui les attendait, quelques années plus tard, puisque ce long métrage n'avait eu qu'un succès d'estime, malgré la présence en tête d'affiche de Gérard Depardieu et de Jean-Paul Rouve. Régulièrement rediffusé sur les chaînes de la TNT, "Je préfère qu'on reste amis..." a donc sa place dans ces colonnes.

Trentenaire, timide, informaticien, célibataire : tout est dit quand on évoque Claude. Alors qu'il se remet difficilement d'une histoire qui lui brisa le cœur,  ce dernier va croiser le chemin de Serge, cinquantenaire divorcé et père de deux filles. Prototype du célibataire qui s'assume et profite de la vie, Serge va aider Claude dans sa reconstruction et sa quête de l'âme sœur. Mais, au fond, dans cette amitié qui se construit, tous deux ont quelque chose à apprendre l'un de l'autre...

Une histoire d'amitié masculine, sur fond de l'éternelle recherche de l'amour, voilà un thème qui peut parler à tout le monde, ancré dans la réalité. Les deux hommes dont "Je préfère qu'on reste amis..." suit le parcours ont beau être différents, ils se ressemblent sur bien des points, sans doute les plus touchants de leur personnalité. Tous deux ont la solitude pesante, bien qu'ils refusent de se l'avouer, et ne demandent qu'à voir leur cœur battre la chamade. 

On regrettera la mise en scène sans grande audace de Toledano et Nakache. Pour leur premier film, les deux compères se contentent souvent d'aligner les séquences sagement et ne bousculent pas leur spectateur. Cela peut être rassurant pour certains, ou agaçant pour ceux qui cherchent un peu de nouveauté. De même, le scénario ne contient rien de bien révolutionnaire et ne surprendra que peu les cinéphiles habitués de ce style de comédie douce-amère, qu'elle soit romantique ou pas.

Là où la "patte" des deux réalisateurs s'affirme cependant, dès ce premier opus, c'est dans la grande bienveillance qu'ils portent à tous leurs personnages. Tous, malgré leurs travers et leurs défauts (parce qu'ils sont humains) ont une bonne raison d'être aimés, parce qu'on les comprend et que l'on croit en eux. Bon nombre de cinéastes plus chevronnés échouent à insuffler cette étincelle d'humanité dans leurs héros et seraient bien inspirés d'en prendre de la graine, si vous voulez mon avis.

C'est essentiellement le duo d'acteurs qui vaut le déplacement (ou le zappage, en l'occurrence) pour ce film. Si Jean-Paul Rouve n'a pas toujours eu mes faveurs et si Gérard Depardieu peut, par ses frasques et certains de ses choix, faire de la peine à ceux qui aimaient le grand acteur, force est de constater que le binôme qu'ils forment fonctionne à merveille. Souvent émouvants, tous deux sont le plus grand atout de ce film humain, mais manquant souvent d'élan.

Ce n'est pas la première fois qu'un film trouve grâce à mes yeux à cause de ses acteurs ou des personnages qu'il met en scène. J'espère aussi que ce n'est pas la dernière...


4 commentaires:

  1. Un premier film réussi pour le duo intouchable. Ce qui m'avait plu particulièrement c'était la prestation de Gérard Depardieu. Il est ici plus sensible, moins bourrin et ça en fait une qualité indéniable.

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    1. Tout à fait, cela m'a également fait plaisir de le retrouver dans un registre qu'il sollicite bien peu (et où il excelle).

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  2. Flûte, il est passé il n'y a pas longtemps à la télé mais j'ai hésité à l'enregistrer puis renoncé... Comédie française. Maintenant je regrette !

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    1. A mon avis, il est passé par ici, et repassera par là. Tu auras donc une deuxième chance ;-)

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