vendredi 26 août 2016

Zombeavers (2014)


L'été est propice aux faiblesses en tout genre. La température montant, l'oisiveté aidant, on se laisse parfois aller à de petits écarts de conduite qu'on ne se serait pas permis en temps normal. Même le cinéphile peut faillir et céder aux sirènes des blockbusters estivaux. Sous le fallacieux prétexte d'alimenter ce blog, j'ai visionné "Zombeavers", petit film d'horreur (très pardoique) américain qui n'eut pas les honneurs des salles obscures.

Elles sont trois jeunes filles, particulièrement délurées, qui ont décidé de passer un week-end au bord du lac. Très vite, ces jeunes femmes voient arriver leurs petits amis, bien décidés à profiter à fond du week-end bucolique pour assouvir leurs plus bas instincts. 
Seulement, tous ignorent qu'un fût de produits extrêmement toxiques, tombé d'un camion à la faveur d'un accident, s'est répandu dans le lac et que les castors qui y résident habituellement ont subi d'affreuses mutations. Changés en monstres zombiesques, ces bestioles vont transformer le week-end de débauche en enfer.

Avec un pitch pareil, une chose est sûre : on pose son cerveau dans un coin, pour ne le récupérer qu'à la fin de la projection. Fidèle à une certaine tradition des films d'horreur, "Zombeavers" s'annonce comme une parodie joyeuse, pas toujours très fine, où d'horribles créatures s'attaquent à un groupe de jeunes gens (les filles étant essentiellement là pour leur plastique), si possible dans un lieu isolé. Au niveau des clichés, ce film a tout bon : il les accumule, sans doute pour mieux s'en moquer.

Les personnages sont de véritables caricatures ambulantes, au point qu'on se réjouit souvent des malheurs qui s'abattent sur eux. Les filles passent une bonne partie du temps en bikini (voire moins), tandis que les garçons affichent une stupidité crasse. Même les autres personnages, véritables rednecks irrécupérables, ne remontent pas la moyenne de l'intellect. De ce côté-là, c'est assumé aussi, et plutôt courageux. Face à eux, les terrifiants (enfin, pas tant que cela) castors-zombies et les humains subissant leurs terribles morsures sont dignes de certaines séries Z. Sans doute à cause d'un budget riquiqui (et aussi pour s'adapter aux moyens de cette catégorie de films), "Zombeavers" affiche ses effets spéciaux en carton-pâte et les assume, eux aussi.

Souvent salace (les plus anglophones de mes lecteurs relèveront qu'avoir choisi des castors n'était pas
innocent) et, reconnaissons-le, assez crétin, "Zombeavers" est cependant lucide et se moque de lui-même et du genre qu'il raille. Malgré des effets spéciaux en carton-pâte et un scénario tenant sur le recto d'un confetti, "Zombeavers" est cependant plutôt amusant, parce qu'il se moque d'un genre qui s'y prête et ne se prend pas au sérieux. Vite oublié, ce petit plaisir coupable ravira les amateurs de films d'horreur parodique, mais risque de totalement désintéresser les autres.



8 commentaires:

  1. ça fait un bail qu'ils me font de l'œil ces castors, à force de lire des avis aussi favorables que le tien. Il faudra bien un jour qu'ils passent à la casserole.

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    1. Il faut tout de même prendre ce film pour ce qu'il est : riende très sérieux, mais c'est assumé.

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  2. Plus mon visionnage de ce film devient lointain, et plus j'ai le sentiment que c'était un bon film, que je serais même susceptible de revoir un jour (bon, OK, ptêt pas tout de suite).

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    1. Je vais le laisser mûrir (enfin, faisander, plutôt) encore un peu avant d'y retourner.

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  3. Ah ah ah ! Je valide à 100% pour le coup des p'tites faiblesses estivales. De là à voir "Zombeavers", il y a un pas que je ne franchirai peut-être, mais ta chronique rend la démarché éminemment sympathique.

    Bon, et tu devrais voir bientôt apparaître tu-sais-où d'autres longs-métrages à peu plus recommandables en guise de sorties de routes saisonnières ;-)

    D'ici là, passe un bon week-end, Laurent !

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    1. Merci, Martin. Le week-end fut bon :)
      Pour ce qui est de ces "Zombeavers", ce plaisir canaille est, c'est vrai, sans doute dispensable...

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  4. Un petit plaisir coupable même si le délire aurait pu être plus poussé. Ca reste marrant ! :)

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