mardi 17 juillet 2018

Essaye-moi (2006)



Après des débuts à la télévision et sur les planches, les Robins des bois ont chacun suivi leur voie, se retrouvant parfois sur des projets en commun (je pense notamment à "RRRrrr !!!"). Parmi eux, certains sont passés derrière la caméra, avec plus ou moins de bonheur. Maintenant qu'ils ont tous tracé leur route, il peut être intéressant de jeter un œil dans le rétroviseur. A ce titre, "Essaye-moi", le premier film de Pierre-François Martin-Laval, alias Pef, mérite un deuxième regard. 


Quand il était petit, Yves-Marie était déjà amoureux de Jacqueline et lui demanda de l'épouser. Elle répondit qu'elle accepterait le jour où il irait dans l'espace. Vingt-quatre ans plus tard, Yves-Marie est devenu cosmonaute et compte bien rappeler à son aimée sa promesse. Seulement Jacqueline a grandi et compte épouser Vincent d'ici peu. qu'à cela ne tienne : Yves-Marie a une idée et propose à sa belle de l'essayer pendant une journée. Jacqueline finit par céder : voilà le début de nombreuses péripéties. 


On retrouve dans "Essaye-moi" la naïveté du personnage souvent lunaire de Pef, l'alter ego de Pierre-François Martin-Laval. L'innocence de ce premier long métrage est indéniable et le héros porte une insouciance et un manque de maturité revendiqué. Enfant dans un corps d'adulte, Yves-Marie ne pouvait avoir comme père de cinéma qu'un seul acteur : Pierre Richard, que l'on retrouve comme une évidence dans le rôle du papa. Le grand blond du cinéma français, adoubant au passage Pierre-François Martin-Laval (qui le sollicitera de nouveau dans "King Guillaume"), peut sans doute le considérer comme son fils spirituel. "Essaye-moi" est léger, amusant, mais cependant sans réelle grande profondeur, comme certains des films qui mirent en vedette Pierre Richard (et que l'on revoit avec plaisir et nostalgie).

Pour ses premiers pas derrière la caméra, Pierre-François Martin-Laval a évidemment fait appel à toute sa bande, pour des rôles plus ou moins importants, mais aussi à sa professeure de théâtre, Isabelle Nanty, ainsi qu'à Kad Merad (alors pas encore encombré du statut de star qu'il a acquis aujourd'hui), à Julie Depardieu et au trop rare Wladimir Yordanoff, pour ne citer qu'eux. Tout ce petit monde semble bien s'amuser et entre avec plaisir dans l'univers fantaisiste de Pef, là où les rêves prennent corps et où la gentillesse peut l'emporter. 

C'est fantaisiste, souvent enfantin, mais cette légèreté est aussi celle du scénario, qui patine parfois sur place et force le film à jouer de gags faciles et à allonger un peu la sauce, quitte à perdre son rythme. C'est un défaut récurrent chez nombre de comédies, cela dit. "Essaye-moi" a cependant pour lui le mérite d'essayer, justement, d'emprunter un chemin plus doux pour amuser son spectateur, alors que nombre de films du même registre se fourvoient dans l'outrance. A ce titre, et même si l'objectif n'est pas toujours atteint, il mérite un bon point, ce dont nombre de comédies ne peuvent se targuer. 


1 commentaire:

  1. Je garde un souvenir agréable de cette sucrerie légère qui se laisse regarder avec tendresse. C'est pas forcément parfait mais ça reste un petit plaisir qui change comme tu dis des comédies à outrance que l'on peut voir.

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