Le tandem Bacri-Jaoui nous a donné quelques uns des plus beaux scénarios du cinéma français (avis tout personnel, que j'assume, merci). De "On connaît la chanson" à "Un air de famille", Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri offrirent de la belle matière à plusieurs réalisateurs, raflant souvent des récompenses pour leur talent d'écriture à quatre mains. Quand Agnès Jaoui passa de l'autre côté de la caméra avec le très beau "Le goût de autres", Jean-Pierre Bacri continua de collaborer avec elle, jusqu'au récent (et très appréciable) "Place publique". Chaque fois, le duo fait se percuter des personnalités et jette un regard sur les rapports humains, toujours avec justesse. Mais tous les films d'Agnès Jaoui ne furent pas accueillis avec succès. "Parlez-moi de la pluie", par exemple, est passé sous le radar de pas mal de spectateurs.
Réalisateur de documentaires, Michel Ronsard entraîne Karim dans un film sur Agathe Villanova, engagée en politique et féministe, qui revient à justement dans la maison de son enfance où vit sa sœur et la famille de celle-ci, sous l’œil bienveillant de Mimouna, la mère de Karim, qui a toujours suivi la famille Villanova. C'est un été au cours duquel toutes et tous vont voir leurs vies bousculées et leurs certitudes ébranlées.
Celles et ceux qui suivent ce blog savent à quel point j'apprécie le talent de Jean-Pierre Bacri, grognon magnifique du cinéma français (mais pas que) et tout autant celui d'Agnès Jaoui. Vous imaginez bien que je ne pouvais passer à côté d'un film où tous deux se rencontrent, qui plus est en ayant collaboré au scénario. Dans le cas présent, fidèles à leur sujet de prédilection, ils se penchent une nouvelle fois sur les rapports humains, les liens familiaux, les ambitions personnelles et les apparences (entre autres). Comme toujours, le trait est fin, adroit et l'observation plutôt habile.
Cependant, il faut bien reconnaître qu'on n'a pas l'impression, tout au long de cet été où les faiblesses des protagonistes se révèlent et où les faillites les font avancer, de toucher du doigt l'âme des personnages, comme ce fut le cas dans les précédents opus des Jabac (pour reprendre le surnom quel leur donnait Alain Resnais). Malgré toute l'affection qu'on peut avoir pour eux, les héros de "Parlez-moi de la pluie" peuvent laisser le public sur le bord de la route.
Il y a quelque chose qui fait penser aux films de Claude Sautet, dans ce long métrage, mais on n'y retrouve que peu la "patte" Jaoui-Bacri et, ces deux-là ayant placé la barre assez haut dans le cinéma hexagonal, se corsant un peu plus la tâche en convoquant (volontairement ou non) l'un des maîtres français du genre. Heureusement, il y a le casting, qui joue avec finesse la partition parfois un peu faiblarde écrite pour lui. Si l'on est évidemment ravi de retrouver Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, ils se sont excellemment entourés : de Djamel Debbouze, qui prouve un vrai talent dramatique, à Pascale Arbillot, en passant par la touchante Mimouna Hadji, et j'en passe, la distribution de ce voyage en mélancolie en fait oublier les mollesses.
Cependant, il faut bien reconnaître qu'on n'a pas l'impression, tout au long de cet été où les faiblesses des protagonistes se révèlent et où les faillites les font avancer, de toucher du doigt l'âme des personnages, comme ce fut le cas dans les précédents opus des Jabac (pour reprendre le surnom quel leur donnait Alain Resnais). Malgré toute l'affection qu'on peut avoir pour eux, les héros de "Parlez-moi de la pluie" peuvent laisser le public sur le bord de la route.
Il y a quelque chose qui fait penser aux films de Claude Sautet, dans ce long métrage, mais on n'y retrouve que peu la "patte" Jaoui-Bacri et, ces deux-là ayant placé la barre assez haut dans le cinéma hexagonal, se corsant un peu plus la tâche en convoquant (volontairement ou non) l'un des maîtres français du genre. Heureusement, il y a le casting, qui joue avec finesse la partition parfois un peu faiblarde écrite pour lui. Si l'on est évidemment ravi de retrouver Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, ils se sont excellemment entourés : de Djamel Debbouze, qui prouve un vrai talent dramatique, à Pascale Arbillot, en passant par la touchante Mimouna Hadji, et j'en passe, la distribution de ce voyage en mélancolie en fait oublier les mollesses.
Ce n'est sans doute pas le meilleur opus qu'ait pu proposer le duo Jaoui-Bacri. Mais il contentera les admirateurs de ces deux grands acteurs et scénaristes. Il ravira aussi les amoureux des acteurs et de ce cinéma qui prend le temps de se pencher sur ses personnages.
Je ne sais pas si ce sont mes goûts qui ont changé ou si c'est eux qui sont moins convaincants qu'il y a quelques années, mais j'ai l'impression que j'aime moins le duo Jaoui / Bacri qu'auparavant.
RépondreSupprimerCela dit, merci d'avoir parlé de ce film, Laurent. Je n'écarte pas complètement l'idée de le voir un jour.
C'est amusant, Martin, car j'ai eu cette période où les films du duo m'ont moins intéressé...et, depuis quelques mois, j'y reviens avec un vrai bonheur, quitte à regarder d'un oeil neuf certains (dont "Parlez-moi de la pluie") qui m'avaient laissé un peu sur le bord de la route.
SupprimerMerci de ta fidélité à ce blog, Martin : belle journée à toi !