Il est quelques cinéastes français dont j'apprécie particulièrement le travail. En matière de comédie, Michel Leclerc est de ceux-là. Même si son récent "La vie très privée de Monsieur Sim" ne m'avait pas particulièrement convaincu, la bande-annonce de "La lutte des classes", son dernier opus, m'a suffisamment attiré pour que j'aille voir le film à sa sortie. Avec, en tête d'affiche, Leïla Bekhti et Edouard Baer, ce long métrage portait un gros capital sympathie, en plus de traiter d'un sujet potentiellement riche. Il faut croire que ces atouts n'ont pas suffi, puisque le film n'est pas resté très longtemps à l'affiche.
Paul et Sofia viennent d'acquérir une petite maison en banlieue de Paris. Lui est chanteur dans un groupe punk, tandis qu'elle est une brillante avocate. Fidèles à l'esprit républicain et à la laïcité, ils s'étonnent lorsque leurs amis inscrivent leurs enfants dans des écoles privées. Leur fils, Corentin, restera dans le public, malgré les difficultés quotidiennes qu'il y rencontre. Pour Paul et Sofia, vient le temps où les convictions se heurtent aux aspirations.
Il y a plein de choses, dans "La lutte des classes". Michel Leclerc y évoque les choix scolaires, la déliquescence de l'Education Nationale, la laïcité, la banlieue, et la liste n'est pas exhaustive. Il y a aussi de nombreuses approches, de la comédie burlesque à son pendant romantique, en passant par l'approche sociale et quelques éclats empreints de nostalgie (la scène où Paul invoque ses parents fait appel de jolie façon au "Nom des gens", par exemple).
Il y a peut-être trop de matière et trop de traitements différents, d'ailleurs, à bien y réfléchir. A courir trop de lièvres à la fois, Michel Leclerc livre un film un peu foutraque, une comédie sociale qui parle des bobos (et sans doute surtout faite pour les bobos), fort sympathique, mais pas totalement satisfaisante.
J'ai beau avoir un a priori très positif sur le cinéma de Michel Leclerc, apprécier Edouard Baer et Leïla Bekhti, il faut bien reconnaître que "La lutte des classes" n'est pas totalement réussi, sans doute parce qu'il part dans plein de directions intéressantes, qu'il s'aventure sur plusieurs chemins qui auraient mérité chacun un film complet, et aussi qu'il se conclut de façon abrupte, pour ne pas dire bancale.
Alors, bien sûr, il y a l'énorme charme et l'énergie que dégage le casting, qu'il s'agisse des deux comédiens en tête d'affiche, mais également des seconds rôles, dont Ramzy Bédia (en directeur d'école tenant plutôt du shérif), Baya Kasmi, co-scénariste et interprétant une enseignante prisonnière du vocable officiel, et les enfants, tous épatants de naturel. Leur conviction et la belle énergie qu'ils déploient peuvent suffire à faire envie, mais "La lutte des classes" laisse un goût d'inachevé, hélas.
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