Sorti sur les écrans en 2002, "Mission évasion" fait partie de ces films dont le titre français est diablement trompeur. Dans sa version originale, ce long métrage s'appelait "Hart's war" (la guerre de Hart) et ce titre avait le mérite de recadrer l'histoire, en la plaçant du point de vue du lieutenant Hart (joué par Colin Farell). Réalisé par Gregory Hoblit (dont j'ai précédemment chroniqué le très agréable "Fréquence interdite"), "Mission évasion" fut surtout vendu sur le fait qu'il était interprété par Bruce Willis, quittant pour un temps le registre "action-movie" qui fit sa gloire. Il faut croire que cet argument ne fut pas des plus convaincants, puisqu'à l'arrivée, le film ne rentabilisa pas sa mise de départ. Il hante depuis les grilles de la TNT, à défaut d'avoir rencontré le succès à sa sortie.

Immanquablement, si l'on évoque le thème des prisonniers de guerre, on songe au grand classique qu'est "La grande évasion". Il faut bien avouer que "Mission évasion" pâtit de la comparaison avec son illustre aîné. C'est dommage, car l'approche choisie était pour le moins inédite : peu de longs métrages se sont penchés sur la terrible bataille des Ardennes (sa meilleure retranscription est sans aucun doute celle faite dans la série "Band of Brothers") et il y avait là matière à un film historique solide.

Les multiples longueurs du film lui nuisent énormément, et c'est dommage car à plusieurs reprises, Gregory Hoblit nous gratifie de scènes marquantes (je songe notamment à celle où le train de prisonniers croise un autre train, rempli de déportés). On admirera également l'excellent travail fait au niveau des décors et de la photographie, ainsi que la sobriété fort à propos de l'interprétation. Le plus grand défaut de "Mission évasion" réside dans son scénario qui emprunte trop de voies différentes pour avoir une direction claire. Au final, il perd son spectateur. C'est fort regrettable.