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vendredi 13 janvier 2017

Randonneurs amateurs (2016)


La randonnée est dans l'air du temps. Les œuvres fictionnelles traitant de ces voyages tant intérieurs qu'extérieurs sont légion, depuis quelques années, le meilleur y côtoyant le moins bon. On songé évidemment au superbe "Into the wild" ou, à l'autre extrémité du spectre, aux "Randonneurs" de Philippe Harel, pour ne citer qu'eux. Avec pourtant sur l'affiche la présence de Robert Redford et de Nick Nolte, "Randonneurs amateurs" est passé à côté de son public, du moins en France. Cette adaptation d'un roman biographique de Bill Bryson, que Robert Redford  souhaitait adapter depuis longtemps, méritait-elle cette sortie de route ?

Écrivain couronné de succès, Bill Bryson décide de ne pas se consacrer à sa retraite et à sa famille. Bien que sa femme soit opposée à ce projet, il décide d'entreprendre l'Appalachian Trail, une longue randonnée de plus de 3000 kilomètres entre Georgie et Maine. Parce que sa femme l'alerte sur les dangers de pareille aventure, il décide de se faire accompagner par un de ses amis. Seul Stephen Katz, qu'il a perdu de vue depuis longtemps, répond à l'appel. Commence alors pour les deux compagnons une longue et éprouvante marche...

L'adaptation du livre de Bryson a pris du temps, et est passée par maintes phases. Si Redford avait envisagé d'y retrouver son complice Paul Newman, c'est finalement Nick Nolte qui se retrouve à ses côtés. De même, l'âge des protagonistes est fortement modifié puisque, de quadragénaires, ils deviennent des retraités à l'âge du bilan, pour qui le périple est bien moins confortable. Ces écarts notés, on peut embarquer pour le voyage, après une phase un peu longuette où le héros doit convaincre ses proches, et surtout sa femme (incarnée par la divine Emma Thompson).

Que dire de cette ballade dans un décor qui donne envie d'enfiler les chaussures de randonnée ? Admettons tout simplement qu'elle aurait pu être plus réussie et que, si on y prend parfois plaisir, le sentier est parfois escarpé. On regrettera un vrai manque d'équilibre entre les différentes parties de l'histoire, nos deux randonneurs passant rapidement d'une marche douloureuse en début de périple, à une progression plus facile, sans transition. Certes, l'adaptation de l'histoire vécue par Bill Bryson fut laborieuse et on sent au visionnage le passage entre les mains de plusieurs scénaristes (dont Michael Arndt, crédité sous pseudonyme). La faute en incombe à une réalisation souvent pataude et manquant d'ambition, Ken Kwapis ayant visiblement oublié qu'il n’œuvrait pas ici pour le petit écran. 

Le plus grand plaisir que provoque ce "Randonneurs amateurs", hormis les fourmis dans les pieds et l'envie de prendre son sac à dos, est la présence des acteurs qui donnent vie à ce film. Qu'il s'agisse de Robert Redford, assumant enfin son âge et qu'on ne remerciera jamais assez pour ce qu'il fit pour le septième art, de Nick Nolte, en ours mal léché qu'on se surprend à apprécier, de l'indispensable Emma Thompson ou de la trop rare Mary Steenburgen, tous ces "vieux" acteurs pourraient en remontrer à pas mal de la "jeune" génération.

Les atouts de "Randonneurs amateurs" arrivent à peine à compenser ses défauts et il faut reconnaître que l'on n'est pas devant le film jubilatoire annoncé sur l'affiche. Vite oublié, ce long métrage n'est pas le grand voyage promis, mais reste une petite ballade sympathique. 






jeudi 5 novembre 2015

Return to sender (2015)




Dans la carrière de certains acteurs, il suffit d'un film pour passer de l'ombre à la lumière. Reste alors à gérer la suite. On en a vu des étoiles filantes s'éteindre après avoir intensément brillé dans une oeuvre. Lors de la sortie récente de "Gone girl", la belle Rosamund Pike eut l'honneur des tapis rouges et de la presse spécialisée. Le rôle offert par David Fincher lui avait donné l'occasion d'exprimer une facette méconnue de son talent. Il était donc logique qu'on lui propose des rôles similaires, sans doute dans l'espoir de profiter du filon. "Return to sender" de Fouad Mikati, toujours inédit dans nos salles obscures (comprenez par là qu'il sera cantonné au marché vidéo), est un bel exemple de cette tentative.

Miranda, une belle infirmière, vit seule ou presque, entre deux visites de son père. Quand elle accepte un rendez-vous d'un inconnu, chez elle qui plus est, sa vie bascule. Dès lors, elle va tenter de se reconstruire, tandis que l'homme qui l'a violée croupit en prison. 
Contre toute attente, Miranda va tenter de retrouver la trace de ce monstre, afin de communiquer avec lui. Commence alors une étrange correspondance entre la victime et son bourreau, sous le regard effrayé de l'entourage de Miranda.

Croyez-le ou non, en écrivant le pitch ci-dessous (et c'est parfois un exercice délicat), je me suis rendu compte à quel point l'intrigue de "Return to sender" manquait d'épaisseur. Il s'en est, en effet, fallu de peu que les quelques lignes de présentation (censées donner l'envie de visionner le film, le cas échéant) ne résume l'intégralité de l'histoire. Vous conviendrez donc que ce billet commence plutôt mal. Pour son deuxième long-métrage, après "Opération : Endgame", Fouad Mikati livre un film vendu comme un thriller psychologique, mais dont l'emballage est hélas trompeur. Il n'y a pas grand chose dans la boîte et l'on est en droit de râler, une fois le visionnage terminé. 

Partant d'une idée qui aurait pu donner quelque chose d'intéressant, le scénario arrive rapidement au bout de son discours et doit, pour remplir le format réglementaire, faire du remplissage. On a donc droit à de nombreuses scènes inutiles, afin de patienter jusqu'au dénouement et au twist final, amené avec une maladresse telle qu'on ne peut y croire un instant.


Pour donner vie à cette histoire invraisemblable, c'est essentiellement sur les épaules de trois acteurs que repose la tâche. En premier lieu, Rosamund Pike, certes très belle, mais semblant ici peu convaincue de l'histoire (on la comprend), livre le minimum syndical. En face d'elle, en psychopathe repenti (ou pas), Shiloh Fernandez, jusque là surtout remarqué dans les séries télévisées, en fait mille fois trop. Enfin, le vétéran Nick Nolte, dans les quelques scènes où il apparaît, a souvent l'impression de se demander ce qu'il fait là. 
Le spectateur aussi, d'ailleurs. 

Certes, Rosamund Pike est très belle, mais cela ne suffit en rien à assurer la réussite d'un film. Pour ce faire, il faut quelques ingrédients indispensables : un scénario digne de ce nom et un réalisateur capable de mettre ce dernier en images. Faute de disposer de l'un ou de l'autre, "Return to sender" s'oublie très vite.