lundi 13 mai 2013

The box (2009)


Le célèbre et prolifique auteur de science-fiction Richard Matheson a maintes fois fait les frais d'adaptations pas toujours réussies de ses oeuvres au cinéma. On retiendra surtout "Je suis une légende", récemment transposé avec Will Smith dans le premier rôle, mais aussi "The Box", que Richard Kelly, réalisateur du très bizarre "Donnie Darko" adapta il y a quelques années à partir de la nouvelle "Le jeu du bouton". Assez étonnamment  alors que nombre d'adaptations tranchent dans le matériau de base pour tenir dans deux heures de film, Kelly procéda là à l'exercice inverse : de 8 pages écrites, il fit deux heures de pellicule.

Norma et Arthur Lewis, respectivement professeur et ingénieur à la NASA, reçoivent un jour une étrange proposition de la part du mystérieux Arlington Steward. Ce dernier leur confie en effet une boîte munie d'un bouton poussoir. Il leur suffira d'appuyer sur le bouton pour recevoir un million de dollars...et provoquer la mort de quelqu'un, quelque part sur Terre. La tentation est grande pour ce couple endetté : résisteront-ils longtemps ?

Comme je le disais plus haut, la nouvelle à l'origine de ce film (et qui fit déjà l'objet d'une adaptation dans la défunte série "La Quatrième Dimension") est courte et, pour en faire un film de 115 minutes, Richard Kelly a procédé à de nombreux ajouts, tournant autour d'Arlington Steward essentiellement. Lui qui nous avait déjà entraîné dans les territoire du bizarre et de la folie avec "Southland Tales" et surtout "Donnie Darko" s'en donne ici à cœur joie. Et c'est bien ce qui nuit au résultat, et fit sans doute que peu de spectateurs se déplacèrent pour aller voir "The box", malgré la présence en tête d'affiche de Cameron Diaz. Il faut dire que Richard Kelly n'est pas du genre à livrer à ses spectateurs un puzzle facile à assembler et qu'il compte plutôt sur leur sagacité pour trouver chacun leur propre interprétation de l'intrigue, qui plus est placée dans les années 1970. 


A l'instar du très barré "Stay", récemment évoqué sur ce blog, "The box" est donc un film étrange et dont chacun peut choisir le sens, selon l'humeur du moment. L'inconvénient, c'est qu'il fut vendu comme un blockbuster à 30 millions de dollars. L'équation consistant à réunir succès public et scénario crypté (voire indéchiffrable) est, on le sait, difficile à résoudre, à moins de s'appeler Kubrick ou Lynch. Dans le cas présent, c'est l'échec qui fut au rendez-vous. 


On pourra se consoler devant la prestation de Cameron Diaz, qui tire fort bien son épingle du jeu (face à un James Mardsen assez fade, une nouvelle fois) et de Frank Langella, bigrement intrigant. La reconstitution des années 1970 est, elle aussi, à porter au crédit de cet étrange long métrage. Cela ne suffira sans doute pas à l'immense majorité des spectateurs, ceux qui viennent au cinéma pour qu'on leur raconte une histoire. Réservé à un public averti, qui apprécie de devoir se triturer les méninges devant un film et après sa projection, "The box" a eu le succès qu'il méritait : il eut simplement fallu qu'il n'ait pas plus d'ambition.




8 commentaires:

  1. Un film bien vicieux et bien huilé. Le final est superbe et Frank Langella est redoutable.

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    1. J'avoue être passé un peu à côté de ce film, et n'être pas aussi enthousiaste que toi...néanmoins, il a un certain intérêt

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  2. Bien que je l'ai trouvé réussi, je lui ai préféré le méconnu Night Train, sorti la même année. Adapté de la même nouvelle, mais mené de façon beaucoup plus sobre, je l'ai trouvé plus efficace.

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    1. Je ne connais pas "Night Train" : quelque chose me dit que j'y trouverais plus mon compte qu'avec cet arachnéen "The box" ;-)
      Merci d'être passé.

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  3. J'ai adoré ce film, bien plus compréhensible que Southland Tales, sommet de grand n'importe quoi. Après, comme tu le dis, faut aimer se triturer les méninges.

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    1. Effectivement, il faut être dans les bonnes conditions pour voir ce film. Faute de quoi, on passe totalement à côté.

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  4. Je l'ai carrément vu deux fois de suite pour essayer de piger quelque chose... et j'ai toujours pas compris ! Il commence à me gonfler, le Richard Kelly.

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    1. C'est vrai qu'il se fait une spécialité de livrer des films particulièrement compliqués...auxquels il faut sans doute apporter ses propres réponses, sa propre vision. J'hésite sur ce que je dois en penser, finalement !

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