samedi 4 janvier 2014

Brocéliande (2003)


Il est des lieux dont le seul nom suffit à évoquer les plus grands mythes, à faire frissonner un auditoire. A l'instar du Loch Ness ou de Stonehenge, la forêt de Brocéliande convoque, à sa simple évocation, les mythes arthuriens et les druides celtes. Utiliser ce nom et ce cadre pour réaliser un long métrage n'est donc pas sans risques, au vu de la densité du mythe. Doug Headline s'est risqué, en 2003, à réaliser un film se déroulant sur les lieux de la mythique forêt. Il faut croire que seuls les esprits se sont déplacés dans les salles pour aller le voir. 

La jolie Chloé, étudiante en histoire le jour et serveuse dans une boîte la nuit, a la chance de pouvoir participer, dans le cadre de ses études, à un stage de fouilles dans la forêt de Brocéliande, sous l'égide d'un professeur de renom. Dès son arrivée à Rennes, elle va se rendre compte que son parcours est jalonné d'horribles meurtres et que ceux-ci ne sont pas sans rapport avec la mythique forêt. Les fouilles auxquelles elle participe peuvent-elles avoir un lien avec la série d'assassinats ? 


Doug Headline, réalisateur de "Brocéliande" n'est pas un inconnu, même si ce film est le premier et dernier long-métrage qu'il réalisa pour le grand écran. Fils du grand Jean-Patrick Manchette (romancier et traducteur initial de "Watchmen" : c'était l'information futile du jour !), il est journaliste, éditeur, scénariste de bande dessinée et metteur en scène. Il faut reconnaître, après visionnage du film, que c'est sans doute dans ce dernier métier qu'il est le moins talentueux.

Sur un scénario sans grande surprise, "Brocéliande" est médiocrement réalisé, mal monté et interprété
comme un film de vacances. On pourra incriminer un budget probablement serré, expliquant le côté "cheap" de bien des séquences et la pauvreté des décors ou de la bande originale, par exemple. Mais un petit budget n'excuse pas tout. Certains metteurs en scène (je ne donnerai pas de noms) ont su, avec deux fois rien, réaliser ce qui devint de grands films (l'inverse est vrai, cela dit). Dans le cas de "Brocéliande", le manque d'ambition et de foi nuit à la réussite de l'ensemble

On notera la présence fugace d'André Wilms et de Vernon Dobtcheff, deux grands acteurs qui durant quelques instants rehaussent le niveau. En effet, Alice Taglioni et Elsa Kikoïne, dans les rôles principaux, rivalisent de fadeur. Comme la plupart des jeunes interprètes du film, elles finissent par n'intéresser le spectateur que grâce à leur plastique avantageuse.

L'intention initiale qui valut à "Brocéliande" était louable : faire un film "de genre" à la française est une démarche honorable et nombreux sont ceux qui s'y sont cassé les dents. Cependant, dans son traitement, tout est fait pour faire échouer l'entreprise, du scénario (sans grande inventivité) à la mise en scène. Pénible à suivre et à aucun moment captivant, "Brocéliande" ne mérite donc pas sa deuxième séance.



16 commentaires:

  1. Bonjour Laurent. Et tout d'abord, bonne année ! Merci de ton passage chez moi hier. J'étais en train de lire ton blog au moment où tu as posté ton message !

    D'ascendance bretonne du côté de mon père, le nom de "Brocéliande" ne m'est évidemment pas indifférent. Il est dommage de savoir qu'il a été aussi mal exploité. Tu n'es pas le premier que je découvre dire du mal de ce film. J'ai donc fait l'impasse après plusieurs avis négatifs et concordants. Et voilà donc un genre de cinéma dont je ne sais presque rien. J'en suis resté à "Evil dead", en fait.

    Au plaisir de te relire bientôt ! Et merci d'avoir simplifié le module de commentaires.

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    1. Il y avait vraiment matière à quelque chose de plus ambitieux, voire d'épique, sur ce lieu mythique.
      Bonne année à toi aussi, Martin, et merci de ta fidélité.
      Et promis, je ne touche plus au réglage des commentaires ;-)

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  2. Lorsqu'il était passé à la tv j'avais bien aimé :)
    Cependant, j'admets que les acteurs extraordinaire. Je me souviens que ce film était assez lent, avec un manque de suspens...

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    1. Il m'a profondément ennuyé, comme tu as pu le lire dans mon billet...un comble pour un film de ce genre...
      Merci de ton passage !

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  3. Je me souviens avoir vu la fin et c'était bien pourave. ça jouait mal, c'était mal filmé et pour tout dire on aurait cru un téléfilm. Quand tu pense que la même année et à quelques semaines justement Haute tension est sorti...

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    1. L'analogie avec un téléfilm m'a sauté aux yeux à plusieurs reprises, en effet.
      Merci de ta fidélité à ce blog.

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    2. Je me souviens aussi d'Alice Taglioni en mode rite satanique. Un grand moment de poésie à lui tout seul. Non franchement j'encourage le cinéma de genre mais là c'est comme pour Samouraï, on ne peut pas aimer ce truc.

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    3. Tout à fait d'accord, camarade Borat. On ne peut pas tout justifier avec l'étiquette "film de genre".

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    4. Après on peut dire que les réalisateurs français se cherchent mais par moments c'est une véritable catastrophe. Je citais le lamentable Samouraïs, mais d'autres citeront Bloody Malory, Promenons-nous dans les bois ou Humains. Trois que je voudrais bien mater lors d'une soirée nanarde car ce sont d'après ce que j'ai cru comprendre les trois plus mauvais films de genre français de la précédente décennie.

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    5. Quel courage tu as, d'envisager de visionner ces films ! "Promenons-nous dans les bois" est sur ma pile depuis une éternité, mais je recule devant l'ampleur de la tâche.

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    6. Tu sais je ne suis plus à une bouse près depuis que j'ai découvert Bruno Mattei et Cetin Inanç. A ce niveau de nanardise, les autres ne sont que primaires, mais les trois là m'ont l'air tellement nazes que cela en devient comique.

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    7. Belle abnégation, je suis admiratif !

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  4. Un des pires films que j'ai vus de toute ma vie !!!

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    1. Tout est dit : rien à sauver, donc, si ce n'est le titre.
      Merci de ta fidélité à ce blog.

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  5. Un petit film d'horreur à la française pas exceptionnel mais visionnable quand même. Enfin, pour moi :)

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    1. Tu es bien plus indulgent que moi, pour ce film.
      Tant mieux !
      Merci du passage.

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