dimanche 28 mai 2017

Né quelque part (2012)


Avant de réaliser le très sympathique "La vache", Mohamed Hamidi avait été l'auteur d'un premier film évoquant les enfants de l'immigration, ceux nés en France mais dont les racines lointaines se situent de l'autre côté de la Mediterranée. "Né quelque part", avec son joli titre, n'avait pas rencontré un succès démesuré, c'est le moins que l'on puisse dire, au contraire du très drôle "La vache". Ce dernier m'ayant emballé, je me suis intéressé au premier opus de son réalisateur. 

Farid, né et vivant en France, ne connaît de l'Algérie que ce que ses parents lui ont raconté. Alors que son père doit être hospitalisé, c'est lui qui va devoir se rendre en Algérie, au bled, afin de veiller sur la maison que l'auteur de ses jours a construit pierre par pierre et qu'un chantier menace. 
De l'autre côté de la Méditerranée, Farid va découvrir un autre monde et mettre au jour une partie de ses racines. Il y rencontrera des gens qu'il croyait être des étrangers, mais sont en réalité une partie de lui-même.

En traitant des racines de son héros, loin des clichés habituels sur pareil sujet, Mohamed Hamidi prenait des risques. Celui de sombrer dans la facilité, en usant du choc provoqué par la rencontre des cultures, celui d'abuser du pathos et d'entraîner son spectateur vers des terrains glissants, celui (opposé) de se laisser porter par la présence de Djamel Debbouze et de faire de son film un one-man-show. Heureusement, Mohamed Hamidi réussit à éviter les pièges et livre un joli long métrage, sans céder aux facilités qui s'offraient à lui. 

On retrouvera, quelques années plus tard, dans "La vache" (film que je vous recommande amplement) quelques uns des éléments de "Né quelque part", et également nombre de ses acteurs (notamment l'épatant Fatsah Bouyahmed). Voici la preuve que Mohamed Hamidi porte en lui la même sincérité depuis ses premières armes. Et cette sincérité est partagée par ses acteurs, qu'il s'agisse du brillant Tewfik Jallab, du déjà cité Fatsah Bouyahmed ou de Djamel Debbouze (qui montre qu'il n'est pas qu'un comique bouillonnant). A l'occasion de jolis plans, tous donnent vie à cette histoire si vraie et finalement si proche.

Certes, "Né quelque part" n'est pas exempt de maladresses et comporte quelques longueurs qui auraient pu être évitées, mais ce film parle "vrai" d'un sujet souvent douloureux. A ce titre, il vaut le détour. 


2 commentaires:

  1. Pas trop aimé ce film, les poncifs habituels. Par contre j'ai adoré La vache, l'acteur est à mourir de rire !

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    1. C'est vrai : "La vache" devrait être remboursé par la Sécurité Sociale, tellement ce film est jubilatoire (et humain).
      Merci d'être passée, GirlyMamie ;-)

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