mardi 23 janvier 2018

La colle (2017)



En se fiant uniquement à son affiche, on aurait pu croire que "La colle" était uniquement un film potache, destiné à placer une intrigue comique au sein de l'environnement scolaire. Bref, si on en croit l'étiquette, on peut avoir envie d'éviter le contenu. Mais comme on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise et que j'avais lu ça et là du bien à son sujet, j'ai eu envie de donner sa deuxième chance à ce film d'Alexandre Castagnetti (qui ne m'avait pas vraiment convaincu avec "Amour et turbulences", pourtant). Était-ce une bonne idée ?

Pas de chance pour Benjamin, élève tranquille et timide, n'osant pas avouer son amour à Leïla : il a pris deux heures de colle, pour un tag qu'il n'a pas fait. Quand il débarque parmi les punis du samedi, il a la bonne surprise de découvrir que la belle fait partie de ceux collés ce jour là.
Soudain, cette colle prend un tour inattendu, quand Benjamin découvre qu'il vient de remonter le temps et de recommencer cette épreuve. Entouré des pires cancres de son lycée, Benjamin comprend vite qu'il est condamné à revivre éternellement cette colle...sauf si Leïla et lui sont ensemble, ce qu'il souhaite ardemment, d'ailleurs. 

Ceux pour qui le Jour de la Marmotte signifie quelque chose reconnaîtront sans mal une nouvelle déclinaison de l'intrigue du délicieux "Un jour sans fin". Mais n'allons pas hurler au plagiat, parce que "La colle" fait plus que simplement transposer son modèle à un autre cadre. Si le héros du film est coincé dans une boucle temporelle dont il ne sortira que s'il séduit l'élue de son cœur (et doit pour cela changer profondément), c'est une vraie bonne idée que d'avoir pris pour décor un lycée décrépi (mais sans doute bigrement réaliste) et pour héros de jeunes gens cachant leurs failles derrière le bouclier des apparences. 

En évitant (presque) les situations trash, devenues l'outil standard de l'humour cinématographique et esquivant les clichés (réservés aux tenants "officiels" du cinéma comique hexagonal), "La colle" se révèle plutôt malin. Il est servi par de jeunes comédiens remarquables, qui évitent l'écueil de la caricature et donnent à leurs personnages une véritable épaisseur. Du coup, presque malgré lui, le spectateur finit par éprouver une sorte de tendresse envers eux.

Toute cette petite bande, menée par Arthur Mazet et chapeautée par le surprenant (dans le bon sens du terme) Thomas VDB, dans le rôle d'un surveillant blasé. Dans un décor déliquescent (et qui est sûrement la partie la plus réaliste du film), et quasiment en huis-clos, les péripéties temporelles et affectives de Benjamin donnent un rythme soutenu, mais non trépidant, à cette étonnante comédie plutôt rafraîchissante.

Sans être un film inoubliable, "La colle", malgré une affiche qui pouvait laisser penser à une comédie potache, est une comédie assez maline. Rien que pour la tentative qu'il représente, ce film aurait mérité plus que l'accueil frileux qui lui fut réservé.



Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie 
"Un film se déroulant dans un lycée / collège / université"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.