vendredi 2 février 2018

Bon rétablissement ! (2014)



Le cinéma de Jean Becker, ces dernières années, est souvent marqué par une foi profonde en l'être humain. De "Effroyables jardins" à "Dialogue avec mon jardinier", ce réalisateur aime profondément ses personnages et leur offre souvent l'occasion de faire montre de leur humanité. Il nous a offert de nombreux morceaux de cinéma populaire, parfois imparfaits, mais souvent couronnés de succès : "Elisa" ou "Les enfants du marais" font partie de ces films dont tout le monde a entendu parler et que beaucoup ont vu. Étonnamment, l'un de ses derniers opus, "Bon rétablissement !" n'a pas drainé beaucoup de monde en salle. Et si on en parlait ?

Sans se rappeler comment, Pierre Laurent s'est retrouvé dans la Seine, après qu'un chauffard l'ait percuté. Le voilà hospitalisé et bien diminué : cela ne va pas arranger son caractère. L'homme est en effet misanthrope et grincheux. Entre le peu d'égards réservé au malade qu'il est et le constant défilé de gens venus le voir pour finalement parler d'eux, Pierre voit sa patience mise à rude épreuve.
Et si ce séjour à l'hôpital était pour lui l'occasion de changer ? Et si, pour commencer, il s'intéressait un peu aux autres ?

Les films de Jean Becker ont exploré l'humanité sous pas mal de coutures, tout en gardant espoir en elle : au fond de tout grincheux, il y a quelqu'un de bien et la pire des situations peut révéler le meilleur de l'homme. Pour naïf que ce point de vue puisse sembler, il est parfois utile et a su rencontrer son public, malgré quelques maladresses techniques et nombre de facilités scénaristiques. En adaptant une nouvelle fois un roman (en l'occurrence celui de Marie-Sabine Roger, déjà auteure de "La tête en friche") et en confiant les dialogues au vétéran Jean-Loup Dabadie, Jean Becker a en quelque sorte joué la sécurité. Et il faut reconnaître que le minimum syndical est au rendez-vous, mais qu'il n'y a pas grand-chose de plus que ce minimum, justement.


Il n'y a guère de surprises au menu que nous sert Becker avec "Bon rétablissement !". Les protagonistes y sont humains, avec leurs qualités (parfois cachées, mais pas tant que ça) et leurs défauts (très mineurs). On peut être client de ces bons sentiments, tant ils sont denrée rare, au cinéma ou ailleurs, ou placer la barre un peu plus haut, en terme d'exigence.

On se réjouira (ou pas) de retrouver les acteurs qui donnent vie aux protagonistes de "Bon rétablissement !", de Gérard Lanvin, parfait en grincheux qui s'humanise à l'indispensable Philippe Rebbot, en passant par Claudia Tagbo et Jean-Pierre Darroussin (qui retrouve à cette occasion Jean Becker, après "Dialogue avec mon jardinier"). Visiblement, le réalisateur aime autant ses acteurs qu'il aime ses personnages : c'est plutôt louable, soit dit en passant.

Même s'il est plutôt plaisant et pétri de bonnes intentions, "Bon rétablissement" ne fera pas date dans la filmographie de son équipe, sans cependant être honteux.



Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie 
"Un film qui se déroule dans le milieu médical"

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