Deux ans ! Il aura fallu attendre deux ans entre la sortie en Italie de "Une belle fin" et sa projection dans les salles françaises (et encore, les écrans qui le diffusèrent furent peu nombreux). Décidément, les choix de distribution des films ne cessent de m'étonner (et souvent, de me fâcher). C'est comme cette manie de traduire les titres n'importe comment. N'importe quel anglophone amateur vous dira que "Still life" peut se traduire par "Nature morte", titre qui aurait cent fois mieux convenu à ce film que "Une belle fin", si vous voulez mon avis. Cela dit, on a échappé à "Petits enterrements à l'anglaise", qui a du tenter les distributeurs français du film. Toujours est-il que ce long métrage a du échapper à pas mal de spectateurs. A tort ou à raison ?
John May fait un drôle de métier. Ce petit bonhomme solitaire est chargé de retrouver les familles de ceux qui meurent tous seuls dans leur coin. Et, bien souvent, comme il s'avère que ces défunts n'ont plus personne, John May est le seul à assister à leur enterrement, au cours duquel est lu l'éloge funèbre qu'il aura lui-même écrit. Quand on lui annonce son licenciement, John va juste vouloir finir son travail.
Elle n'est pas très gaie, la vie de John May, il faut bien l'avouer. "Une belle fin" est un film où l'ambiance est loin d'être à la rigolade et où les couleurs sont souvent blafardes, telles l'existence monotone du personnage principal. Filmé au plus près de son personnage, "Une belle fin" suit les derniers instants de l'étrange carrière de son anti-héros, professionnel et surtout humain dans une société qui a fini de l'être depuis longtemps.
Certains trouveront le film parfois un peu long, car "Une belle fin" prend le temps d'installer son histoire et son personnage, quitte à se répéter, mais ce choix de rythme permet aussi d'installer l'ambiance de l'histoire, et le tempo de la vie monotone de John May. Les quelques longueurs du film sont sauvées par l'interprétation remarquable d'Eddie Marsan, qui tient le film à bout de bras, du début à la fin. Il est sans doute la meilleure raison de voir "Une belle fin". Acteur souvent cantonné à des seconds rôles, parfois remarqué pour son drôle de physique, Eddie Marsan emplit chaque scène, avec élégance et humanité et c'est lui qui donne au film sa colonne vertébrale.
L'intrigue qui sous-tend "Une belle fin" est ténue, très fine, mais ce n'est pas l'essentiel. Ce film tient debout grâce à ses personnages (surtout son personnage principal, en fait) et son ambiance, à la fois lente et triste, mais terriblement humaine. Filmé à hauteur d'homme, ce voyage en territoire d'humanité, évoquant essentiellement le deuil et la solitude, est de ces films qui (pour peu qu'on soit d'humeur à les visionner) qui touchent l'âme. Bien peu en sont capables.
Elle n'est pas très gaie, la vie de John May, il faut bien l'avouer. "Une belle fin" est un film où l'ambiance est loin d'être à la rigolade et où les couleurs sont souvent blafardes, telles l'existence monotone du personnage principal. Filmé au plus près de son personnage, "Une belle fin" suit les derniers instants de l'étrange carrière de son anti-héros, professionnel et surtout humain dans une société qui a fini de l'être depuis longtemps.
Certains trouveront le film parfois un peu long, car "Une belle fin" prend le temps d'installer son histoire et son personnage, quitte à se répéter, mais ce choix de rythme permet aussi d'installer l'ambiance de l'histoire, et le tempo de la vie monotone de John May. Les quelques longueurs du film sont sauvées par l'interprétation remarquable d'Eddie Marsan, qui tient le film à bout de bras, du début à la fin. Il est sans doute la meilleure raison de voir "Une belle fin". Acteur souvent cantonné à des seconds rôles, parfois remarqué pour son drôle de physique, Eddie Marsan emplit chaque scène, avec élégance et humanité et c'est lui qui donne au film sa colonne vertébrale.
L'intrigue qui sous-tend "Une belle fin" est ténue, très fine, mais ce n'est pas l'essentiel. Ce film tient debout grâce à ses personnages (surtout son personnage principal, en fait) et son ambiance, à la fois lente et triste, mais terriblement humaine. Filmé à hauteur d'homme, ce voyage en territoire d'humanité, évoquant essentiellement le deuil et la solitude, est de ces films qui (pour peu qu'on soit d'humeur à les visionner) qui touchent l'âme. Bien peu en sont capables.
Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2018, pour la catégorie
"Un film européen hors France"
Hello Laurent. Merci de nous parler de ce film, que j'ai vu au cinéma et dont je garde un assez bon souvenir. C'est un peu triste, mais c'est joli. Un poil moins enthousiaste que toi, car il ne m'en reste qu'une impression diffuse, mais le souvenir d'un bon moment, malgré tout, lors de la découverte.
RépondreSupprimerTout cela pour te donner raison: ce film mérite qu'on lui accorde un peu plus d'intérêt.
Bonsoir Martin, nous sommes d'un avis proche sur ce film : joli, mais un peu triste, effectivement...et je ne suis pas sûr d'en garder un souvenir très précis (déjà, là, quelques jours après le visionnage, c'est un peu flou)...
SupprimerJ'aime énormément ce film a priori très simple mais très calculée tout en étant assez fluide, doux et poétique. Et Eddie Marsan y est exceptionnel !
RépondreSupprimerJe suis bien content que tu lui trouves toutes ces qualités, Tina...j'ai été moins réceptif, même si je l'ai apprécié, en grande partie grâce à Eddie Marsan.
SupprimerBonjour Laurent, Une belle fin a été un de mes coups de cœur de 2013. J'en redemande des films comme celui-ci. IL y a beaucoup de sensibilité. Et Eddie Marsan est exceptionnel. Bonne soirée.
RépondreSupprimerQuelle cote d'amour il a, ce film...et cet Eddie Marsan !
SupprimerC'est très mérité, tu as raison, Dasola.
Merci de ta fidélité à ce blog.