Certains films, en s'emparant de sujets sensibles, donnent un coup de projecteur souvent utile dans leur direction. Parfois maladroite, parfois efficace, la démarche n'est pas toujours couronnée de succès. Dans le cas de "Un français", qui suivait sur plusieurs années la vie d'un jeune skin-head, malgré un buzz certain lors de la sortie (chaotique) en salles du film, le succès ne fut pas celui espéré, au grand désarroi de son réalisateur, Diastème, dont c'était le deuxième long métrage, après "Le bruit des gens autour".
Marco est skin-head et ne connaît que la violence, comme réponse à ce qu'il hait viscéralement : noirs, arabes, punks, redskins sont l'objet de ses coups, et il ne fait pas bon croiser son chemin lorsqu'il colle des affiches ça et là, dans Paris. Tandis que ses anciens amis se font un chemin dans la vie politique, fiers de leur passé violent et radical, Marco change et renonce à ce qu'il fut. Les années passant, il trouve son chemin vers la rédemption. Mais peut-on tourner le dos à son passé ?
L'image du skin-head, méconnue du grand public, a peu souvent été utilisée par le septième art et, quand ces hommes ne connaissant que la haine et la violence apparaissent, c'est souvent en second plan (dans "La Haine" ou "Chez nous", par exemple), comme si le cinéma n'osait affronter cette mouvance directement. Diastème choisit l'approche frontale, avec tous les risques que comprend pareille démarche, et n'évite pas les écueils, comme on pouvait s'y attendre.
Marco est skin-head et ne connaît que la violence, comme réponse à ce qu'il hait viscéralement : noirs, arabes, punks, redskins sont l'objet de ses coups, et il ne fait pas bon croiser son chemin lorsqu'il colle des affiches ça et là, dans Paris. Tandis que ses anciens amis se font un chemin dans la vie politique, fiers de leur passé violent et radical, Marco change et renonce à ce qu'il fut. Les années passant, il trouve son chemin vers la rédemption. Mais peut-on tourner le dos à son passé ?
L'image du skin-head, méconnue du grand public, a peu souvent été utilisée par le septième art et, quand ces hommes ne connaissant que la haine et la violence apparaissent, c'est souvent en second plan (dans "La Haine" ou "Chez nous", par exemple), comme si le cinéma n'osait affronter cette mouvance directement. Diastème choisit l'approche frontale, avec tous les risques que comprend pareille démarche, et n'évite pas les écueils, comme on pouvait s'y attendre.
Remarquable sur bien des points, notamment dans sa première partie, "Un français", film nécessaire, pêche néanmoins par facilité. Le passage parfois abrupt d'une époque à une autre, ponctuée uniquement par la longueur des cheveux de son héros, peut désarçonner et on se serait bien passé d'ellipses si soudaines qu'elle font passer les explications et les motivations à la trappe. La rédemption de Marco, sans doute motivée par quelque ressort intérieur, peut également paraître inattendue et peu crédible. Que se passe-t-il sous le crâne rasé du jeune homme pour qu'il change ainsi et trace son chemin jusqu'à la lumière ? En comparaison avec son comparse américain de " American History X", le skin-head incarné par Alban Lenoir obéit à une injonction bien peu évidente pour quitter la sphère haineuse où il gravitait jusque là.
Mené par un casting impeccable, tant dans ses rôles principaux que dans les secondaires, "Un français", remarquablement documenté et d'une belle précision, aurait gagné en impact s'il avait été plus solide. Pour autant, c'est un film utile, parce qu'il met en lumière une mouvance non négligeable et jamais anodine.
Salut Laurent. J'ai réussi à reconstituer tes phrases en les remettant dans l'ordre, mais il y a eu un cafouillage technique dans le paragraphe qui démarre par "Remarquable sur bien des points"...
RépondreSupprimerCela mis à part, merci pour cette chronique. Le film ne m'attire pas spécialement, mais tu as bien raison de dire que c'est un sujet peu abordé au cinéma (parce que peu vendeur ?). Typiquement le genre de choses que je regarde d'abord pour la prestation de l'acteur. Pour aujourd'hui, cela ne suffit pas à me dire qu'il faut que je le cherche et le regarde. Une prochaine fois, peut-être, et encore merci de l'avoir chroniqué.
Hello Martin...houlà, l'insertion d'image me joue parfois des tours (de même que Blogspot ne me prévient pas quand un commentaire est posté, décidément). J'ai réparé, merci de ta vigilance.
SupprimerMerci de ton passage. Bien qu'imparfait, ce film a de nombreux motifs d'être visionné.
En ce qui me concerne, c'est plus le retournement de Norton dans American history X qui me paraît plus cliché et facile. Là on voit quand même une évolution sur un grand nombre d'années et l'envie de fuir un monde de plus en plus nocif pour le personnage principal. Au final, lui comme ses potes ont tout perdu. Son pote violent est devenu un légume, son autre pote un handicapé et lui a perdu jusqu'à sa famille. Un homme seul qui espère un meilleur lendemain et n'est plus rien là où autrefois il était une véritable personnalité. Alban Lenoir signe d'ailleurs une interprétation fracassante.
RépondreSupprimerC'est vrai, le changement du personnage d'Edward Norton dans "American History X" est plus facile, mais celui qui déclenche l'évolution du héros de "Un français" manque de tangibilité, je trouve.
SupprimerEn tout cas, Alban Lenoir a sans doute ici son rôle le plus marquant à ce jour, c'est vrai.
Merci du passage, Borat !