samedi 12 décembre 2020

100 % Cachemire (2013)

On ne présente plus Valérie Lemercier : son humour a ses clients, qu'elle soit sur scène ou à l'écran. Passée derrière la caméra (avec "Le derrière", justement), elle a connu des succès divers avec ses films suivants. Le dernier en date, "100 % Cachemire", où elle partageait l'affiche avec Gilles Lellouche, a été un véritable échec public et critique. En ces temps de marasme, où toute promesse de rire est bonne à croire, j'ai choisi de visionner ce film, afin de voir si nous n'étions pas passés à côté d'un bon moment de cinéma. 

Aleksandra, qui dirige un grand magazine de mode et Cyrille, galeriste, s'aiment et, faute de pouvoir concevoir, décident d'adopter un enfant. Quand débarque Aleksei, orphelin de sept ans venu de Russie, ce couple de parisiens aisés va vite se rendre compte que ce n'est pas l'enfant rêvé qui leur tombe du ciel. C'est que le gamin leur donne du fil à retordre et semble décidé à leur en faire voire de toutes les couleurs. Mais, au fond, est-il vraiment méchant ?

Durant les premières scènes du film, on se prend à espérer une comédie un peu acide au visionnage de "100 % Cachemire". Faire de l'enfant l'élément perturbateur du scénario, voire même l'antagoniste, pourrait être une bonne idée, pour peu que l'on accepte d'aller vers la comédie féroce, voire outrancière. Ce n'est hélas pas la voie que décide d'emprunter Valérie Lemercier. En faisant de ses personnages principaux des gens artificiels, souvent arrogants et n'attirant jamais la sympathie, elle empêche le spectateur de s'y attacher. Les avanies que leur fait subir le petit garçon dont ils héritent (de façon bien peu crédible, d'ailleurs) passent presque pour méritées et ne sont que peu génératrices de sourires. Encore une fois, et c'est symptomatique de l'état de la comédie française, les personnages de ce film ne déclenchent aucune empathie. Faute de les aimer, la réalisatrice ne peut convaincre les spectateurs de s'y attacher. 

Ce n'est même pas du côté de l'interprétation qu'on se consolera. En plus de scénariser et de réaliser "100 % Cachemire", Valérie Lemercier s'est réservé le premier rôle et, si c'est ce qu'elle fait le mieux dans ce film, elle peine à convaincre dans le personnage de cette rédactrice en chef dépassée par les événements. A ses côtés, Gilles Lellouche, qu'on a connu plus inspiré dans ses choix et qui avait fait preuve d'un réel talent dans "Pupille", traitant d'un sujet proche, déçoit également. Et que dire des performances du reste du casting, englué dans une histoire à laquelle personne n'arrive à croire et qui accumule les moments embarrassants. 

Lorsque s'annonce enfin le dénouement (sans grande surprise), une fois passées des séquences sans doute ajoutées pour remplir le film, force est de constater que c'est avec soulagement qu'on voit arriver le générique de fin. C'est d'autant plus dommage qu'il y aurait eu sans doute matière à rire, ou au moins à sourire. 

Mal scénarisé et réalisé sans aucune espèce de talent, "100 % Cachemire" fait partie de cette catégorie, hélas trop fournie, des comédies pas drôles. Ce film contient, j'en ai peur, 0 % de rire. 




2 commentaires:

  1. '0 % de rire', à l'inverse 100% de pleurs avec Fois ça doit le faire.
    Bon w-e l'ami. ;-)

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    1. C'est pas faux, comme disait l'autre.
      Merci, Ronnie, bon week-end à toi !

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