jeudi 11 février 2016

Je suis mort mais j'ai des amis (2015)


Alors que son tout récent "Les premiers les derniers" est à l'affiche, il m'a paru intéressant d'évoquer un des films où apparaissait récemment Bouli Lanners, acteur pas assez connu (et reconnu) à mes yeux. Mis en scène par Guillaume et Stéphane Malandrin, "Je suis mort mais j'ai des amis" promettait un esprit rock'n roll (à tous les sens du terme) trop souvent absent des long métrages actuels. Sans doute ce film franco-belge était il trop atypique, puisqu'il ne draina pas les foules lors de sa sortie.

Ce n'est pas parce qu'on est quinquagénaire qu'il faut ranger les guitares électriques et cesser de suivre le rock'n roll way of life. 
Ce n'est pas parce que le micro rend l'âme qu'il faut arrêter de chanter. 
Ce n'est pas parce que le chanteur du groupe meurt dans un accident bête qu'il faut renoncer à une tournée américaine. 
Ce n'est pas parce que ses amis découvrent qu'il avait un amant depuis plusieurs années qu'il faut être déçu.
Quand on est rockers et amis, c'est pour la vie.

Dès les premières scènes de "Je suis mort mais j'ai des amis", le ton est donné : le groupe dont il est question est de ceux qui jouent au fond des bars, éclusent des litres de bière et sont soudés comme on l'est rarement. Ceux-là ne rempliront jamais les grandes salles ou les stades, mais resteront authentiques toute la vie, voire même après, puisque c'est le propos du film. Après la mort idiote de leur leader et chanteur, les membres survivants entraînent le spectateur dans une épopée digne des Pieds Nickelés.

Pour filmer cette odyssée faite de bric et de broc, Stéphane et Guillaume Malandrin ont choisi de filmer à hauteur d'homme, au plus près de leurs héros. Malgré un scénario qui paraît parfois improvisé et absurde (mais ce critère est ici hors de propos), on se surprend à accrocher à cette fable rock'n roll, tout sauf sérieuse, mais traitant de sujets profonds. On rit souvent, on est ému également, bref : "Je suis mort mais j'ai des amis" provoque des réactions du côté du myocarde et des zygomatiques. Nombre de films dont le budget paraîtrait pharaonique au regard de celui de ce petit film franco-belge ne peuvent se targuer de produire cet effet.

Mais le plus enthousiasmant dans "Je suis mort mais j'ai des amis" reste sa distribution : qu'il s'agisse du formidable Bouli Lanners, de Wim Willaert (que ce film m'aura permis de découvrir), de Serge Riaboukine (décidément trop rare), de Lyes Salem ou de Jacky Lambert, tous sont épatants de naturel et d'énergie. Souvent, c'est l'élan qu'ils suscitent qui confère de l'intérêt au film. Malgré leurs travers, leurs caractères, on apprend vite à aimer ces personnages, profondément humains et sans doute inspirés par de vrais rockers rencontrés ça et là.

Alors, malgré l'impression de bricolage qu'il laisse souvent, l'énergie et l'humanité de "Je suis mort mais j'ai des amis" sont communicatives, en grande partie grâce à ses interprètes. Enfin, cerise sur le gâteau, la bande originale est à la hauteur (un film qui permet d'entendre les Olivensteins ne peut être forcément mauvais).


6 commentaires:

  1. Hello Laurent ! Content de trouver ici un plaidoyer pour ce petit film bancal, mais sympatoche. La troupe d'acteurs est au top et, pour moi aussi, Wim Willaert aura été une belle révélation.

    Bouli Lanners est l'un de mes Belges préférés ! :)

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    1. Bonjour Martin...tout boîteux qu'il soit, j'ai effectivement bien aimé ce petit film. C'est du bon, c'est du belge !

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  2. Aussi boiteux qu'il soit, j'ai vraiment bien aimé ce film et je m'y suis bien amusée :-)

    Pour les acteurs, pour la musique, pour le côté absurde de certaines situations, pour ces moments où un ange passe aussi parfois...

    Ah oui, il est vraiment bon notre Wim Willaert national !
    Et il a même remporté cette année le Magritte du meilleur acteur pour ce film. En passant, je me permets de te conseiller un autre film dans lequel il joue, plus dramatique et assez remuant émotionnellement : Offline de Peter Monsaert (2012). Il y est juste parfait :)

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    1. Même s'il est parfois un peu bancal, il a une humanité et une énergie folle, ce petit film...et il fait du bien :)
      Merci du passage, Chez Sentinelle (et je prends note du conseil)

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  3. Bonjour Laurent, j'avais trouvé le scénario un peu "foutraque" mais sympathique et Bouli Lanners n'écrasas pas ses partenaires. Bonne journée.

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    1. Bonjour Dasola...c'est cela : foutraque, mais bigrement sympathique !
      Merci de ton passage

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