De temps à autre, on a envie de se poser et de visionner, du fond du canapé, une petite comédie toute simple. Ça tombe bien, il y en a pléthore, dans ce registre. Seulement, toutes ne sont pas couronnées de succès et certaines ne valent pas franchement le déplacement (même si, en l'occurrence, le déplacement ne concerne que la main tenant la télécommande).
Antoine, quarante ans et père de deux petites filles, n'est pas vraiment responsable. Seule la musique, dont il a fait son métier, l'intéresse et Alice, sa femme, n'en peut plus de son immaturité. Un beau jour, elle le met à la porte : voilà Antoine obligé de se prendre en main, voire de se remettre en question. Pire encore, pour lui : Alice lui confie peu après ses deux filles. Voilà Antoine forcé de grandir, d'un seul coup. Et si c'était le meilleur moyen d'être heureux ?
A lire le pitch du film, on peut se dire que c'est le genre de comédie française qu'on a déjà vu, voire revu : l'homme immature, forcé par les événements à prendre ses responsabilités, ça n'est pas sans rappeler "Daddy Cool", par exemple. C'est vrai : on est ici dans une case déjà occupée de la comédie française, à tel point que, quelques semaines plus tard, je vous avoue que je ne me souviens pas intégralement de ce film. Comme je ne pense pas souffrir d'un quelconque syndrome neurodégénératif, et surtout que ce n'est pas la première fois qu'un film (souvent français) me fait cet effet là, j'en conclus que "Tout pour être heureux" n'a rien d'inoubliable.
Le thème était pourtant sympathique, à défaut d'innover grandement, et pouvait parler au public. De même, pour une fois, on évitait le travers habituel qui consiste à utiliser des personnages issus d'une frange aisée de la population, habitant dans d'incroyables appartements (ça, c'est le domaine de la romcom) ou, aux antipodes, des héros peinant à joindre les deux bouts (domaine réservé du film social). Bref, la crédibilité qui aurait pu donner à "Tout pour être heureux" un peu d'épaisseur vole rapidement en éclats.
C'est d'autant plus dommage que la prestation de Manu Payet est convaincante et qu'il porte presque à lui seul le film sur ses épaules. Derrière lui, Audrey Lamy, moins agaçante qu'à l'accoutumée (il était temps) et Aure Atika (mal servie par un rôle assez bancal) font "le job", comme on dit. Enfin, on se régalera du (petit) rôle de Pascal Demolon, un acteur que les réalisateurs devraient engager plus souvent. Enfin, au rayon des éléments positifs, la bande originale est plutôt sympathique (c'était le minimum syndical, puisque le personnage principal travaille dans le milieu de la musique).
Malgré ses quelques qualités, "Tout pour être heureux" souffre d'un scénario souvent défaillant. Ses belles intentions sont vite torpillées, au profit d'un traitement qui en fait un film très oubliable. Tant pis pour lui.
J'avais plutôt apprécié ce film, qui adapte plutôt bien le roman (sympathique mais sans plus) de Xavier de Moulins. Mais c'est dispensable on va dire.
RépondreSupprimerDispensable, c'est ça. D'ailleurs, il tend à disparaître de ma mémoire, avec le temps.
SupprimerMerci de ta fidélité, Tina.