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mercredi 3 mai 2017

Hors du temps (2009)


Le voyage temporel est un exercice de style risqué au cinéma : si l'on n'y prend garde, on a tôt fait de sombrer dans l'incohérence et le grand n'importe quoi. On peut néanmoins trouver des films remarquables dans ce créneau très pointu (que j'affectionne particulièrement). De "C'était demain" à "Il était temps" en passant par "Terminator", on a pu voir toutes sortes de films différents, dont les héros franchissaient les abîmes du temps. Adaptation du roman éponyme d'Audrey Niffenegger, "The time traveler's wife" est devenu en France "Hors du temps" : les salles hexagonales furent loin d'être remplies pour ce film, où le voyage dans le temps côtoyait la romance. 

Henry souffre d'une anomalie génétique peu banale : il peut voyager dans le temps. Subissant plus qu'il ne les contrôle ses allers et retours entre passé, présent et futur, le jeune homme rencontre la belle Claire, qui dit déjà le connaître, et tous deux tombent amoureux. Malgré ses absences imprévues et souvent troublantes, Henry va tenter de vivre cet amour et croisera l'élue de son cœur à plusieurs époques de sa vie. 
Une telle histoire est-elle possible ?


La bonne nouvelle avec ce "Hors du temps" (pourquoi cette traduction, proche du contresens ?), c'est qu'on a affaire ici à une approche du voyage temporel tout sauf omnipotente. Le héros, propulsé dans le passé ou le futur sans maîtriser quoi que ce soit, semble porter là une étrange malédiction avec laquelle il doit apprendre à vivre. La mauvaise nouvelle, c'est qu'on sombre souvent dans la guimauve et le gnan-gnan, alors qu'il y avait matière à plus de gravité et d'enjeux. Aux manettes, après un "Flight plan" qui ressemblait fort à du sous-Ficher ou du calamiteux "R.I.P.D. Brigade Fantôme", Robert Shwentke semble hésiter sur le ton à donner à son film. Dès qu'il peut injecter un peu de fièvre dans son sujet (notamment lorsque son héros est propulsé dans une autre époque), il se réfugie dans le confort et insiste sur la romance, quitte à faire perdre le fil à ceux qui s'intéressaient aux sauts dans le temps de Henry.

Fort heureusement, on appréciera la très belle interprétation de la très belle Rachel McAdams, qui occulte parfois son partenaire Eric Bana, plus en retrait, quitte à paraître parfois passif et résigné, donnant l'impression que son personnage subit son sort sans chercher à reprendre le contrôle sur sa drôle de vie. Hélas, les acteurs qui donnent vie aux personnages de "Hors du temps" ne suffisent pas à relever le niveau, essentiellement plombé par la mise en scène.

Le titre original, "The time traveller's wife", était plus joli et surtout plus juste. Mais le plus grand défaut du film reste son manque de nervosité, sans doute dû à un excès de sucre. Sans doute le manque de moyens est-il en partie responsable de cet état de faits, mais c'est surtout le manque d'ambitions qui pêche. 

Ce film a été vu dans le cadre du Movie Challenge 2017, dans la catégorie "Un film avec un mariage".



jeudi 19 décembre 2013

R.I.P.D. Brigade fantôme (2013)



L'été 2013 aura été meurtrier pour bon nombre de blockbusters. Ayons (ou pas) une pensée émue pour ceux qui tombèrent, à l'image de "Lone Ranger" ou de "After Earth" (qui seront prochainement chroniqués dans ces colonnes). Adapté d'un comic édité chez Dark Horse (à qui l'on doit déjà la série "Hellboy"), "R.I.P.D. brigade fantôme" (la deuxième partie du titre est un ajout spécifique au marché français, sans doute à fin d'aider nos compatriotes à comprendre le postulat de base) fait partie des bides de l'année. 

Décédé lors d'une opération de police qui a mal tourné, Nick Walker découvre vite que l'au-delà n'est pas ce qu'il pensait. On lui y propose en effet d'oeuvrer au sein du R.I.P.D., organisme chargé depuis la nuit des temps de chasser les morts-vivants qui menacent notre monde. Il va devenir le coéquipier de Roy Pulsifer, un ancien marshall, vétéran de cette brigade fantôme.
Cherchant à se venger de celui qui l'a tué (et n'est autre que son partenaire), Nick va aussi devoir affronter de terribles forces, son nouveau job lui réservant bien des surprises. 

Je serai bref : de surprises, il n'est ici pas question pour le spectateur. Si vous cherchez à être étonné par un film, passez votre chemin. Le plus épatant dans ce film reste le fait qu'on ait dépensé 130 millions de dollars pour obtenir pareil résultat.

A la réalisation de cette purge, on retrouve Robert Shwentke, pourtant précédemment remarqué avec "RED" ou "Flight Plan". Pratiquant ici une énième déclinaison du buddy movie, cette fois dans un cadre fantastique, le metteur en scène tente de donner vie avec moult effets à une histoire à laquelle il semble à peine croire. Sabordé par une réalisation extrêmement démonstrative (pour ne pas dire tape-à-l'oeil, surtout dans son utilisation outrancière de la 3D), un scénario poussif osant les plus grosses ficelles et les gags les plus lourds, "R.I.P.D. brigade fantôme" devient rapidement une corvée pour son spectateur.

Du côté des acteurs, ça n'est guère mieux : Jeff Bridges (cabotin comme jamais) décline ad nauseam les mêmes tics, histoire de bien faire comprendre que son marshall de personnage est l'incarnation du cool, tandis que Ryan Reynolds, toujours aussi fade, fait le minimum syndical (ou tout du moins en donne l'impression). Dans un énième rôle de méchant, Kevin Bacon livre une prestation sans grand intérêt, la seule à tirer son épingle du jeu étant Mary-Louise Parker. 

Louchant fortement du côté de "Hellboy", mais sans en avoir la folie graphique et la mise en scène remarquable (admiration de Guillermo del Toro totalement assumée, je vous rassure), "R.I.P.D. brigade fantôme" torpille rapidement ses quelques promesses initiales et devient vite lassant, un comble pour un film de ce genre. Virant rapidement à l'ennui, "R.I.P.D. brigade fantôme" ne présente que très peu d'intérêt.