lundi 2 mars 2020

Mon inconnue (2019)

 

On ne compte plus les déclinaisons de comédie romantique, plus ou moins réussies. C'est, je crois, l'un des registres les plus représentés sur ce blog, d'ailleurs. Après avoir longtemps méprisé le genre, le cinéma français s'en est emparé, avec plus ou moins de bonheur et plus ou moins de succès. L'an dernier, Hugo Gélin (déjà repéré pour le très touchant "Comme des frères" et ayant reçu un vrai succès public avec "Demain tout commence") proposa "Mon inconnue", porté par François Civil et Joséphine Japy. Cette fois, ils furent peu nombreux dans les salles. 

Raphaël, lycéen, est timide et se réfugie dans son imaginaire, écrivant des romans en secret. Un soir, il entend la musique que joue Olivia au piano. Le coup de foudre est immédiat. 
Quelques années de mariage plus tard, alors que Raphaël est devenue romancier à succès, une violente dispute éclate entre Olivia et Raphaël. Lorsque, le lendemain, ce dernier se réveille, il découvre avec effroi qu'il n'a jamais rencontré Olivia. Avec l'aide de son collègue et ami Félix, le seul à le croire, Raphaël va tout faire pour (re)conquérir celle qui est la femme de sa vie, cette inconnue. 

S'il est un mot qui peut définir rapidement "Mon inconnue", après visionnage, et le distinguer de la masse des romcoms produites par les studios, d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique, c'est l'élégance. Qu'il s'agisse des décors, des dialogues ou de la réalisation, il émane de ce film une sorte de classe, un soupçon de grâce, qui le caractérise et s'avère plutôt agréable.

Cela dit, "Mon inconnue" reste une comédie romantique respectant les critères imposés du genre et, en cela, ne bousculant pas trop son spectateur. L'apport du fantastique, élément déjà utilisé avec succès dans certains canons du genre, se fait en douceur et c'est plus du côté de l’interprétation qu'on peut juger de sa réussite (car c'en est une, indéniablement).

Élégante comédie romantique avec un soupçon de fantastique, "Mon inconnue" vaut surtout pour la qualité de son interprétation et, en particulier pour la prestation ébouriffante de Benjamin Lavernhe, dans un second rôle, mais qui irradie les scènes où il intervient. Auréolé d'une nomination (méritée) au César pour ce rôle, il vole souvent la vedette à François Civil, pourtant très convaincant, et à la pétillante Joséphine Japy, formant le couple vedette de ce bonbon doux et sucré, fort agréable en bouche. On notera également la présence, dans son ultime rôle d'Edith Scob, l'héroïne des "Yeux sans visage" de Franju.

Il est des comédies romantiques mémorables, devenues les références du genre. Il en est des mineures, qu'on regarde et qu'on oublie. Avec ce troisième film, Hugo Gélin pourrait bien avoir réussi à se classer pas très loin de la première catégorie. Chapeau !



8 commentaires:

  1. Salut Laurent. Un petit film très sympa que j'avais comme toi apprécié. Joséphine... raaaah lovely ! :)

    J'avais vu un autre film similaire, je crois, mais incapable de me souvenir d'un titre. Bien aimé François Civil dans "Deux moi" aussi: c'est peut-être ça.

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    1. Je compte visionner "Deux moi" sous peu et t'en dirai des nouvelles.
      Merci de ta fidélité, Martin !

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  2. L'ensemble est effectivement plutôt sympa et Benjamin Lavernhe formidable. Après, je trouve que le film s'embourbe un peu dans sa deuxième partie, mais l'ensemble est quand même louable, ce qui est déjà pas si mal!

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    1. Il a une certaine élégance, ce film, en grande partie grâce à ses acteurs et est nettement au-dessus de la moyenne. Merci d'être passée, Tina !

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  3. Pas trop compris le bide du film, surtout avec le buzz qu'il faisait au moment de sa sortie. Comme si cela parlait surtout en avant-première et après plus rien (ce qui est déjà arrivé). Puis le souci avec la sortie vidéo en a rajouté une couche. Mon inconnue est pourtant une romcom intéressante, car elle repose sur un procédé intéressant. Le héros n'est pas parfait, c'est même un homme qui est devenu de plus en plus stupide et arrogant au point de ne pas le comprendre. Autant dire que le chemin vers l'humilité sera aussi laborieux que celui pour que sa femme d'autrefois tombe amoureuse de lui dans le monde présent. Le film fait d'ailleurs pas mal penser à About time qui repose aussi sur un ressort temporel. Puis les acteurs sont excellents.

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    1. On est d'accord : il aurait mérité mieux, lors de sa sortie (en salles et en vidéo).
      Merci du passage, Borat !

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  4. Ce n'est pas mon genre de prédilection mais j'en avais eu de bons échos alors je l'ai lancé. J'ai adoré Benjamin Lavernhe, son talent est indéniable et il vole effectivement la vedette à François Civil. Après, je suis plus réservée sur l'intrigue et certains clichés m'ont exaspérée (les petits comme ces profs pauvres qui ont des téléphones de 2002 mais vivent dans des supers apparts à Paris, mais aussi des points d'intrigue importants comme le postulat de départ : dans un couple d'artistes, l'un des 2 abandonne pour privilégier la carrière de l'autre. C'est très con)
    Cela dit, les films de ce genre font du bien au cinéma français et montrent que non, on ne fait pas que des comédies de beauf.

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    1. Les quelques clichés que tu pointes font partie du genre "romcom", où les protagonistes ont toujours des apparts haut de gamme. A croire que c'est une niche réservée aux CSP+, comme on dit.
      Dans le cas de ce film, la seule prestation de Benjamin Lavernhe suffit à tout emporter.

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