Un film sur un cycliste, pourquoi pas ? Bien des sportifs, réels ou imaginaires, ont été au centre de films. Philippe Harel, cinéaste français dont on connaît surtout "Les randonneurs" retrouvait, il y a déjà une vingtaine d'années, Benoît Poelvoorde pour lui offrir le rôle principal du "Vélo de Ghislain Lambert", qui retraçait la carrière (fictive) d'un cycliste belge. La petite reine n'était alors pas encore revenue en grâce et ce film n'eut pas le même succès que celui qu'il consacra à la randonnée. Grimpons sur nos vélos pour suivre Ghislain Lambert dans son drôle de parcours.
L'équilibre entre comédie et drame était déjà l'une des caractéristiques des "Randonneurs", où Benoît Poelvoorde s'en donnait à cœur-joie. Dans "Le vélo de Ghislain Lambert", c'est à nouveau sur cette ligne fine qu'il s'engage. Si vous vous attendez à rire aux aventures, voire aux dépens, de Ghislain Lambert, vous risquez fort de ne pas y retrouver votre compte. C'est d'un de ces losers entêtés qu'il est question, dans le film de Philippe Harel, d'un de ces hommes à qui la réussite échappe, quoi qu'il fasse, sans doute parce qu'il n'est pas né du bon côté de la réussite et qu'il semble s'acharner à faire les mauvais choix.
Il aurait sans doute fallu un peu plus que ce que délaie "Le vélo de Ghislain Lambert" sur tout son parcours pour qu'il soit réussi. Trop long, au point qu'il aurait sans doute gagné à être amputé d'une bonne demi-heure, "Le vélo de Ghislain Lambert" peine à trouver sa voie et son rythme. Tournant souvent sur lui-même, le film peut laisser sur le bord de la route nombre de ses spectateurs. Dans le cas d'un critérium, c'est logique. Mais quand il s'agit d'un long métrage, c'est dommage.
J'aime beaucoup ce film de Philippe Harel. Il a été très mal vendu (comme une comédie, ce qu'il n'est pas) et au final on se retrouve avec une véritable tragédie avec un type qui n'a gagné qu'une fois et encore. Il n'arrive à rien et c'est ce qui est triste et génial à la fois. Même Poelvoorde dans son interprétation se révèle plus sobre que d'habitude.
RépondreSupprimerCette ode au loser et à son vélo est souvent considérée comme une comédie (ne serait-ce que sa bande annonce...) : il n'en est rien, tu as raison. Mais je persiste à le trouver un peu trop délayé pour être efficace.
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