On connaît Jon Favreau pour ses réalisations estampillées Marvel et ses rôles, souvent secondaires, dans ces mêmes films ("Iron Man", par exemple). L'homme s'est écarté pour un temps des grosses machines hollywoodiennes, il y a quelques années, pour évoquer le parcours d'un chef cuisinier revisitant son métier et, du même coup, sa vie. "#Chef", puisque c'est de ce film qu'il s'agit, n'avait pas remué les foules, de notre côté de l'Atlantique. La France, pays de la gastronomie (paraît-il), aurait-elle snobé un film célébrant la bonne chère ?

Il y a du road-movie dans "#Chef" et aussi du feel-good movie. Les protagonistes principaux débordent en permanence d'une énergie étonnante, parfois excessive, souvent communicative. Le voyage y est aussi personnel : même si l'on ne doute jamais de sa réussite (tant il franchit les embûches facilement), Carl Casper se reconstruit à bord de son camion, redevenant à la fois le chef, le père et le mari qu'il aurait toujours voulu être. La success-story (promis, j'arrête les anglicismes) racontée par Jon Favreau peut paraître caricaturale, parfois, mais a sans doute l'immense mérite d'être sincère.

Malgré ses quelques défauts, "#Chef" est plein d'énergie et de sincérité. Voyage plein de saveurs et d'enthousiasme, ce film appétissant n'a rien de mémorable. A l'image des sandwiches vendus à bord du "El Jefe", il permet de passer un bon moment, mais, sitôt digéré, sera vite oublié.