Il est certains acteurs à qui l'on pardonne beaucoup, parce qu'on a une histoire avec leur filmographie, parce qu'ils tiennent une place particulière dans notre vie de cinéphile. Pierre Richard est de ceux-là, à mes yeux. Il avait déjà joué devant la caméra de Stéphane Robelin, dans "Et si on vivait tous ensemble ?", assumant son âge et s'en amusant. Les deux hommes se sont récemment retrouvés pour "Un profil pour deux", qui ne connut pas le succès qu'avaient, autrefois, les films du plus célèbre Grand Blond du cinéma français.
Veuf et amer, Pierre ne sort plus de chez lui : il s'ennuie. Lorsque sa fille lui propose d'apprendre à se servir d'Internet et, pour cela, de recevoir des leçons de la part d'Alex. En fréquentant les sites de rencontre, Pierre tombe sous le charme de Flora, qu'il séduit par sa prose, tout en cachant sa véritable identité. Quand vient l'heure du premier rendez-vous, Pierre envoie Alex à sa place. Ce qui devait arriver arriva : Flora est séduite par Alex. Mais qui aime-t-elle vraiment ?
L'intrigue de base de "Un profil pour deux" est des plus simples : l'amour et l'imposture sont au rendez-vous. Il ne reste plus qu'à la traiter de façon respectable pour en faire un film honnête, voire agréable. La promesse n'est qu'à moitié tenue, hélas, dans ce long métrage dont le thème, vieux comme le monde, percute l'époque. Tel un Cyrano des temps modernes, pas forcément à l'aise avec un siècle qui va trop vite pour lui, le personnage incarné par Pierre Richard séduit à l'ancienne, alors que les codes ont changé.
Ne nous mentons pas : c'est essentiellement pour Pierre Richard, autrefois clown facétieux, aujourd'hui vieil homme mélancolique, que "Un profil pour deux" mérite d'être vu. Assumant son âge et dispensant sur son passage un charme qu'entame à peine la profonde tristesse de son personnage, celui qui enchanta nombre d'amateurs de comédie est l'atout numéro de ce film. Dans son sillage, les autres comédiens, Yaniss Lespert et Fanny Valette en tête, réussissent à faire croire en leurs personnages et tirent plutôt bien leur épingle du jeu.
C'est cependant au niveau de l'intrigue que le bât blesse. Si l'idée de base était séduisante, elle est vite épuisée et doit, pour remplir totalement la durée attendue, subir ça et là quelques remplissages pas toujours habiles. Il n'y a pas de grandes surprises, dans "Un profil pour deux", il y a simplement le plaisir de revoir Pierre Richard et d'entendre, comme en écho aux comédies d'une autre génération, les mélodies de Vladimir Cosma. C'est peu, mais comparé à certains autres longs métrages du moment, c'est déjà beaucoup.
C'est cependant au niveau de l'intrigue que le bât blesse. Si l'idée de base était séduisante, elle est vite épuisée et doit, pour remplir totalement la durée attendue, subir ça et là quelques remplissages pas toujours habiles. Il n'y a pas de grandes surprises, dans "Un profil pour deux", il y a simplement le plaisir de revoir Pierre Richard et d'entendre, comme en écho aux comédies d'une autre génération, les mélodies de Vladimir Cosma. C'est peu, mais comparé à certains autres longs métrages du moment, c'est déjà beaucoup.
Joli plaidoyer, Laurent. C'est vrai que Pierre Richard ne peut qu'inspirer la sympathie, par l'intégrité artistique qu'il a su conserver, pour le dire de manière un peu pompeuse. J'aurais pu dire plus simplement que ce vieux monsieur m'est franchement sympathique.
RépondreSupprimerDans le même genre de comédies inconséquentes, mais qu'il s'est montré capable de sublimer, j'ai vu "Madame Mills" et, dans une moindre mesure, "La ch'tite famille".
Mais je crois qu'un film où il m'a vraiment plu, c'est "Paris pieds nus". Surtout en fait parce qu'il ajoutait un surcroît de grâce à un récit qui n'en manquait pas.
Merci d'avoir parlé de ce film-là, ami cinéphile.
Merci à toi aussi, Martin : je crois que nous partageons la même admiration pour ce (grand) vieux monsieur...et il est merveilleux aussi dans "Paris pieds nus", que nous avons évoqué, chacun dans nos colonnes.
SupprimerMerci du passage, l'ami.