jeudi 7 juin 2018

Un heureux événement (2011)


Rémi Bezançon, réalisateur du "Premier jour du reste de ta vie", a déjà eu les honneurs (ou pas) de ce blog avec "Ma vie en l'air". J'ai d'ordinaire une réelle sympathie pour ce réalisateur, qui pose généralement sa caméra à une hauteur humaine et photographie avec justesse les fragments de nos vies. En adaptant le roman "Un heureux événement" d'Eliette Abécassis, c'est cette fois au couple qu'il s'intéresse, et plus précisément aux jeunes parents. Avant, pendant et après la naissance, "Un heureux événement" narrait le parcours pas toujours simple de ses héros. Hélas pour ce film, nombre de spectateurs n'ont pas suivi...

Plus qu'un heureux événement, l'arrivée d'un enfant dans un couple, fût-il bâti sur l'amour, est une étape majeure et souvent une épreuve. Pour Barbara et Nicolas, qui filent jusque là le parfait amour, la grossesse, puis la naissance de leur enfant va tout chambouler. Ce grand bouleversement commence dans le corps de Barbara, puis déborde sur la vie de son couple, de sa famille et du monde qui l'entoure. Souvent idéalisé, le passage au statut de parents n'est pas un long fleuve tranquille...


La première chose qui marque, au visionnage de "Un heureux événement", c'est le changement de ton certain adopté par Rémi Bezançon. Alors qu'il régnait sur "Le plus beau jour du reste de ta vie" une certaine bienveillance, l'atmosphère qui règne sur ce long métrage est moins sereine. Très vite, passées les scènes décrivant (d'une façon qui amusera les cinéphiles) la rencontre entre Barbara et Nicolas, une tension se fait sentir, qui ne lâchera plus le spectateur jusqu'à la fin du film. On a connu Rémi Bezançon moins acide sur le genre humain. 


Certes, quelques touches particulièrement bien senties feront résonner un certain vécu chez ceux qui connurent les affres de la parentalité, mais on ressent peu les émotions plus positives. Devenir parent ressemble plus, dans ce film, à une épreuve dont on peut sortir en miettes, qu'à une étape grandissant ceux qui la traversent. Le film de Rémi Bezançon pourrait donc faire réfléchir nombre de futurs parents mais, pour éducatif qu'il soit, il perd de sa valeur en temps qu'objet de cinéma. L'histoire du couple formé par Pio Marmaï (plutôt convaincant) et Louise Bourgoin (qui l'est moins) peut donc laisser sur le bas-côté de la route nombre de spectateurs.

Cette (large) tranche de vie d'un couple, pas toujours en accord avec son titre, est sans doute celui des films de Rémi Bezançon où l'on éprouve le moins de sympathie pour les personnages. Là où une immense tendresse sourdait de chaque plan du "Premier jour du reste de ta vie", on est souvent à deux doigts de l'agacement devant les gesticulations du futur père et les humeurs de la mère en devenir. Si le propos était de démystifier la venue de l'enfant, la mise au point est sans appel, mais le film aurait gagné à un peu plus de douceur et à moins d'amertume.








2 commentaires:

  1. Un film plutôt intéressant et jouant pleinement de son point de vue singulier. Le film peut également compter sur un bon casting.

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    1. J'ai moins accroché qu'à d'autres films du même réalisateur, curieusement...mais je suis content qu'il t'ait plus, Borat.


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